"Tourminator" Sagan apprend vite
Jean-François Pescheux, directeur du Tour de France a prophétisé qu'il était "impossible que le peloton ne se coupe pas" dans les cinq bosses à gravir au cours des 33 derniers kilomètres de la 3e étape du Tour, entre Orchies et Boulogne-sur-Mer (197 km). Il avait raison...
Cette perspective n'a pourtant pas empêché l'Espagnol Ruben Perez (Euskaltel-Esukadi) de passer à l'attaque au km 4, suivi par les Français Giovanni Bernaudeau (Europcar) et Sébastien Minard (AG2R La Mondiale) ainsi que l'Ukrainien Andriy Grivko (Astana) et le Danois Michael Morkov (Saxo-Tinkoff Bank). Le groupe du maillot à pois, à l'avant pour la troisième fois en trois jours a rapidement distancé le peloton, comptant 5'40 d'avance au km 15.
Chutes en série
Dès lors, le peloton a tranquillement maintenu cet écart, accélérant peu à peu pour revenir sur ces cinq hommes. Une certaine nervosité s'est alors installée, provoquant deux chutes à 50 km puis à 30 km de la ligne d'arrivée. Blessés, Siutsou (Sky) et Rojas (Movistar) étaient les premiers à abandonner alors que plusieurs cassures avaient lieu dans le peloton à cause de ces incidents.
Un premier groupe distancé abritait notamment Philippe Gilbert, Luis Leon Sanchez, Tony Martin, Arthur Vichot ou encore Christophe Riblon. Les Garmin perdaient gros avec Christian Vande Velde et Thomas Danielson pris au piège. Plus loin encore, Thomas Voeckler luttait lui dans un second groupe.
Grivko fait tout exploser
A l'avant l'Ukrainien Andriy Grivko tentait de s'échapper plusieurs fois en solo. Bernaudeau cédait le premier avant que Minard et Ruben Perez ne lâchent à leur tour au pied de la côte de Herquelingue. Seul Morkov parvenait à l'accompagner malgré le retour inexorable du peloton. A 5 km de l'arrivée le peloton avalait les deux courageux alors que Sylvain Chavanel sortait pour tenter de lever les bras à Boulogne-sur-Mer. Alors qu'il manquait de chuter sur un rond-point, le Français continuait mais se faisait rattraper par le peloton sur le dernier "raidard".
Un Sagan en Nord
Une chute dans le dernier kilomètre venait perturber tout le monde sauf Peter Sagan. "Tourminator" sortait comme une bombe dans le dernier virage à droite avant la ligne d'arrivée et pouvait s'offrir sa deuxième victoire sur le Tour. Le Slovaque est irrésisitible et devance Edvald Boasson Hagen, Peter Velits et le Maillot Jaune Fabian Cancellara dans le Nord.
Pour autant, le jeune homme n'oublie pas ses coéquipiers au moment de commenter sa victoire : "Je fais du maillot vert un objectif. Hier (lundi), je me suis mêlé au sprint pour prendre des points. Aujourd'hui, je savais que les sprinteurs ne seraient pas là. Basso et Nibali ont travaillé pour moi ! Basso est un coureur à qui je cirerais les chaussures et il s'est mis à mon service".
Sagan a même détaillé les origines de sa danse initiée sur la ligne d'arrivée. "J'en avais parlé avec mes coéquipiers, ils m'ont dit de faire comme Forrest Gump. Quand on lui dit 'cours', il court. Moi, quand on me dit 'gagne', je gagne ! J'ai toujours voulu faire du spectacle. Quand je regardais le sport à l'arrivée, j'aimais voir ce que faisait Valentino Rossi par exemple. Du coup, tout le monde avait envie qu'il gagne. J'ai envie de faire la même chose, de provoquer cette réaction du public."
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