Tour de France : Romain Bardet a confirmé "qu'il est parmi le gotha du cyclisme mondial"
Christian Prudhomme estime que Romain Bardet, une nouvelle fois sur le podium du Tour cette année, confirme qu'il fait partie des meilleurs coureurs au niveau mondial. Selon le directeur de la Grande Boucle, le Français peut désormais viser plus haut.
Alors que Tour de France se termine dimanche 23 juillet avec une arrivée à Paris sur les Champs-Elysées, Christian Prudhomme, le directeur de la Grande Boucle, a fait le bilan sur franceinfo de l'édition 2017 qui semble promise au Britannique Christopher Froome. Il a salué la performance des Français, qui se sont illustrés avec cinq victoires d'étapes, et, plus particulièrement, Romain Bardet qui, selon lui, est "la confirmation d'un grand talent au plus haut niveau" et "a l'ambition de gagner le Tour un jour".
franceinfo : Christopher Froome va remporter le Tour de France cette année. Est-il un grand vainqueur, selon vous ?
Christian Prudhomme : Oui, c'est un beau vainqueur avec une panoplie encore différente que celle qu'on lui connaissait il y a encore deux ans. Il n'a plus ce démarrage en montagne. En revanche, il est capable d'attaquer en descente, de 'grignoter' absolument partout. Il ne lâche rien. Dès qu'il a la possibilité, il va prendre du temps et il s'appuie sur une équipe très puissante
La montagne ne semble plus faire la différence ?
Elle ne fait quasiment plus de différence entre les meilleurs. En tout cas, cette année. Il faut toujours se méfier. Il y a deux ans dans la Pierre-Saint-Martin (Pyrénées), je n'avais pas ce sentiment. En revanche, les chronos [contre-la-montre] font beaucoup plus d'écarts que la montagne, c'est pour cela qu'on en a réduit pour ne pas scléroser la course.
Romain Bardet va terminer sur le podium, à la troisième place, alors qu'il a fini deuxième l'année dernière. Est-ce une déception pour lui ?
Il y a une déception pour Romain Bardet mais qui est toute relative. Le même Français sur le podium deux années consécutives, on n'avait plus vu ça depuis 20 ans. Il confirme qu'il est parmi le gotha du cyclisme mondial. Il est plus fort cette année que l'année dernière. Il a gagné une étape au sommet à Peyragudes à la pédale devant les meilleurs sur cet altiport extraordinaire. C'est la confirmation d'un grand talent au plus haut niveau. C'est quelqu'un qui a l'ambition assurément de gagner le Tour de France un jour.
Comment jugez-vous les performances des Français ?
Je veux surtout les remercier d'avoir fait vibrer toute le monde avec Warren Barguil bien sûr, avec Arnaud Démare dans la première semaine, avec Lilian Calemejane pour ces cinq victoires d'étape et ce maillot à pois magnifique et avec Romain Bardet et sa place sur le podium. Les succès d'étape des Français ont été obtenus à la pédale.
Christopher Froome a été sifflé, comment l'avez-vous vécu ?
Il a été sifflé hier [samedi]. En revanche, il a été mieux accueilli pendant la quasi-totalité du Tour de France. Qu'est-ce qui lui manque ? Je ne sais pas. Je dois reconnaitre qu'il fait de vrais efforts pour parler français pour être accessible au public. Il a toujours un sourire. (...) C'est quelqu'un de très poli, de très bien élevé. Quand les champions sont un peu moins dominateurs, on les aime d'avantage. C'est très humain.
Un Tour de France qui s'est bien passé malgré le risque terroriste…
Je voudrais remercier les services de l'Etat, la police, la gendarmerie, les corps d'élite, la garde républicaine, le GIGN, parce que la fête est restée la fête. C'est cela qui est formidable. Il y avait bien évidemment des mesures qui se voyaient bien supérieurs à celles des années précédentes, en tout cas du même ordre que l'an dernier après la l'attentat de Nice. Donc, je voudrais remercier la police, la gendarmerie, les pompiers de permettre aux amoureux du Tour de France, qui sont des millions, d'aller sur les routes avec ce même sourire et ce même enthousiasme.
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