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Tour de France : Pourquoi la 4e étape pourrait être la première explication entre leaders

Après un week-end mouvementé et une respiration bien méritée, les coureurs du Tour de France vont emprunter leur première arrivée en altitude ce mardi, entre Sisteron et Orcières-Merlette. Si le parcours n'est pas extrêmement difficile, certains leaders grappilleront sans aucun doute quelques secondes sur une partie de leurs adversaires.
Article rédigé par Andréa La Perna
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Roglic, Bernal, Buchmann, Pinot... Qui gagnera du temps sur les autres ? (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Habitués à avaler du dénivelé dans l'arrière-pays niçois, avec des passages par la Colmiane et le Col de Turini, les coureurs du Tour de France vont connaître leur toute première arrivée en montagne de l'édition 2020. Jusqu'à présent les leaders sont restés bien au chaud avec comme seul objectif d'éviter les chutes. Ce mardi dans la montée d'Orcières-Merlette, classée en première catégorie (7.1km à 6.7%), ils vont devoir sortir du bois. Reste à savoir dans quelle mesure.

Une montée pas assez sélective ?

"On va peut-être voir les grands coureurs en découdre. Je ne sais pas s'ils vont tous se dévoiler. Ça reste une montée difficile sans qu'elle soit extrêmement difficile", analysait Vincent Lavenu, le manager d'AG2R La Mondiale lundi soir. Il a été rejoint par Rudy Molard (Groupama-FDJ) et par Guillaume Martin (Cofidis). L'équipier de Thibaut Pinot évoque "une belle ascension pas forcément très dure" quand le grimpeur normand parle d'une "montée sèche peu pentue et pas très longue".

 

La majorité des acteurs du Tour de France ne s'attendent pas à ce que de grands écarts se créent ce mardi. Mais selon le scénario de la course, l'étape pourrait s'avérer explosive. Très souvent, les étapes monstrueuses en montagne avec des pourcentages très élevés, accouchent d'une souris par excès de contrôle. Ils sont encore beaucoup dans le jeu. Certains tenteront peut-être de désarçonner Julian Alaphilippe. "Il est capable d'augmenter son avance mais il y aura plein d'opportunités pour lui prendre le maillot jaune. Beaucoup de coureurs sont proches de lui au classement et quand on a l'opportunité de pouvoir le prendre, il faut essayer de le faire", a prévenu Michal Kwiatkwoski (Ineos).

Mais à croire les déclarations au sein des équipes, la réserve est de mise. "Je ne pense pas qu’il y aura de grandes offensives dès demain, mais il faudra quand même avoir les jambes pour rester au contact", estime Thierry Bricaud, directeur sportif chez la Groupama-FDJ. Et quand on écoute les propos de Wout Van Aert, équipier de luxe au sein de la très crainte Jumbo-Visma, il y a fort à parier qu'un train jaune décide de dicter le tempo.

Le train jaune va-t-il boucher la voie ?

"Demain (mardi) est un jour important pour le classement. Ce sera une longue journée de travail", a noté le Belge. La formation de Primoz Roglic et Tom Dumoulin pourrait très bien décider de tout contrôler avant de mettre sur orbite le premier dans le final avec l'idée de créer un petit écart en plus de la bonification. Un scénario déjà vu sur le Tour de l'Ain et le Critérium du Dauphiné ces dernières semaines. 

"Il pourrait y avoir des attaques dans la deuxième partie de la montée. On va essayer de bien passer la journée et de faire une belle étape" a glissé Rudy Molard, que l'on retrouvera probablement à proximité immédiate de son leader Thibaut Pinot. Parmi les formations françaises, personne n'ose se mouiller, comme avait pu le faire Julian Alaphilippe avant la deuxième étape. Observation-réaction semble être le schéma des équipes françaises en vue de la 4e étape.

Car s'il n'y pas de grand spectacle ni de grands écarts, à coup sûr il y aura "une explication" lors de cette première arrivée en altitude, Guillaume Martin (Cofidis) en est convaincu. A l'issue de ce premier affrontement entre leader, un début de hiérarchie pourra commencer à se dessiner, sans devenir une vérité absolue et inaltérable. Cette 4e étape ne permettra probablement pas à un leader de bâtir sa domination sur ce Tour 2020, mais elle pourrait éjecter du jeu les moins en forme. 

Rester dans les roues 

L'an dernier, la première explication en côte, lors de la 6e étape arrivée à la Planche des Belles Filles (sur un profil plus difficile), c'est l'échappée qui avait gagné. Dylan Teuns avait levé les bras et Giulio Ciccone avait récupéré le maillot jaune. Derrière, c'est Geraint Thomas qui avait réalisé la meilleure performance parmi les leaders. Le Gallois n'avait grappillé que quelques secondes à sa myriade d'opposants, mais un coureur comme Romain Bardet avait par exemple perdu 1'09. 

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