TOUR DE FRANCE | La si importante récupération des coureurs

Les coureurs posent à peine le pied à terre qu'ils doivent déjà penser à la suite. Sur le Tour de France plus qu'ailleurs, récupération et nutrition font l'objet d'une surveillance accrue. Tout est penser et peser pour permettre au corps des sportifs de se régénérer au mieux et au plus vite.

"Nous avons calé les repas des mois à l'avance en fonction des étapes ", explique Massimo Carolo le cuistot de l'équipe Cannondale. "Quand il y a une étape de montagne, on leur fait manger de la viande rouge comme un bon steak ou un tournedos et plutôt de la blanche ou du poisson quand les étapes sont plus faciles. Et il y a toujours des féculents et des légumes ", détaille cet Italien qui n'oublie pas que la nourriture doit aussi être une question de plaisir pour les coureurs.

"Ils me réclament des hamburgers, mais ils ne peuvent pas en manger"

"Je leur fais des pâtes al dente – à l'italienne - des risottos avec beaucoup de parmesan et de l'huile d'olive qui vient d'Italie ", sourit-il. Il demande aussi à ses sportifs ce qu'ils préfèrent manger le soir. "Ils demandent beaucoup de choses qu'ils ne peuvent pas manger comme des frites ou des hamburgers. Mais c'est pas possible, ils savent qu'ils ne peuvent pas en manger ", rigole le cuistot.

D'autant que les coureurs sont surveillés. Gilles Pauchard, l'un des directeurs sportifs de l'équipe "jette toujours un œil sur les garçons, voir s'ils boivent à l'arrivée, s'ils mangent les bonnes choses, celles qui régénèrent l'organisme et qui ne l'encrassent pas ".

Jean-Marc Marino, l'un des coureurs de cette équipe, "adore la bonne bouffe ". Et pour son plus grand plaisir, la variété est possible. "Il n'y a pas que le riz et les pâtes. Il y a énormément d'alternatives. On peut manger des patates, du quinoa, du soja ou des patates douces. Et sur le Tour, c'est génial, on a des super cuisiniers qui font de la bonne bouffe pour nous. On est les rois du pétrole. "

La dangereuse journée de repos

Mais la nourriture, aussi essentielle soit-elle, n'est pas le seul facteur à surveiller pour bien traverser les trois semaines de compétition. La récupération après l'effort joue un rôle essentiel. "La récupération pour une personne sédentaire c'est d'aller dormir. Pour un athlète de haut niveau c'est d'aller dormir, de se faire masser, de prendre les bons aliments et de faire attention à son corps ", détaille Gilles Pauchard.

Après l'effort, il n'est pas rare de voir les coureurs effectuer devant le bus de l'équipe un peu de home trainer histoire de vider les toxines. "Moi je bois aussi de l'eau très minéralisée coupée avec du jus de raisin pour récupérer des sels minéraux et on boit aussi une boisson protéinée à base de soja. C'est tout simple mais ce sont des trucs qu'il faut faire après l'étape ", détaille Jean-Marc Marino. Après le massage, les coureurs de chez Cannondale sont également soumis à de la pressothérapie "de grandes bottes électriques avec une pression qui se diffusent des pieds jusqu'aux jambes pour faciliter la circulation du sang ".

Au final, explique Jean-Marc Marino, ce sont pleins de trucs tous simple qui – mis bout à bout – facilitent vraiment la récupération ». La journée de repos fera aussi l'objet de toutes les attentions. Car pas question de s'arrêter de pédaler, il faut continuer à faire travailler le corps. Et ce jour de repos ne sera pas non plus synonyme d'agapes, au contraire. "Sur le Tour, notre corps emmagasine beaucoup car il sait que l'on va faire de gros efforts. Si on mange autant que d'habitude sur une journée de repos, notre corps va tout emmagasiner, ne va pas comprendre pourquoi on ne fait pas d'effort et on va grossir ", détaille le coureur.