Tour de France 2022 : l'épreuve féminine revient après douze ans d'absence, découvrez le parcours de Paris à La Planche des Belles Filles
Disputée entre 1984 et 2009, l'épreuve revient après douze ans d'absence et proposera huit étapes disputées entre le 24 et le 31 juillet.
Après douze ans d'absence, le Tour de France Femmes fait son retour. Quelques jours après la nomination en tant que directrice de Marion Rousse, la Grande Boucle féminine a présenté le parcours de son édition 2022, jeudi 14 octobre, au Palais des Congrès de Paris.
Cette nouvelle mouture s'élancera de la Tour Eiffel le dimanche 24 juillet, à cheval avec l'arrivée des hommes sur les Champs-Elysées, et s'étendra sur huit étapes jusqu'au 31 juillet, sans journée de repos. Une situation calendaire voulue afin de ne pas déconnecter l'épreuve féminine de son homologue masculin, et de lui apporter une lumière conséquente, alors que les épreuves féminines drainent de plus en plus de fidèles.
>> DIRECT. Tour de France 2022 : suivez la présentation du parcours de la 109e édition
"Je trouve ça super que les filles aient de nouveau leur Tour de France", se félicite Thomas Voeckler. Le sélectionneur national apprécie "que la course soit télévisée et que ce ne soit pas trois semaines après le Tour, là où on ne pensera plus au vélo car ce sera la reprise du foot". "Elles le méritent, et elles ont un parcours qui n’a rien à envier à celui des garçons en termes de difficultés." Une satisfaction que partage notre autre consultant, Laurent Jalabert : "C’est une consécration, c’est très juste qu’elles aient à nouveau un Tour féminin, organisé par le même organisateur que les hommes. C’est une grande vitrine pour elles."
Le parcours quittera la capitale pour filer à l'Est, et, à l'instar du parcours masculin, il proposera un profil accidenté et varié. "C’est un très beau parcours, mais difficile, continue Voeckler. Elles vont passer dans des lieux mythiques : Epernay est devenu mythique, le Grand Ballon d’Alsace, la Planche… Ça me fait penser à un profil de Tour de l’Avenir." En effet, après une première courte étape au sein de la capitale (82 km), le peloton passera par la cité médiévale de Provins lors de la 2e étape avant de se diriger vers la Champagne et Reims, ville natale de Pauline Ferrand-Prévôt.
L'arrivée de la 3e étape, située à Epernay, avait vu Julian Alaphilippe s'offrir un coup de force (et le maillot jaune) en 2019. "Les terrains accidentés comme ceux-là vont nous donner du beau spectacle. En 2019, Alaphilippe était sorti dans la côte de Mutigny, qui sera également au programme. Ça promet un beau final", anticipe de son côté Laurent Jalabert.
Des vignes et de la montagne pour finir
La 4e étape offrira aux coureuses un cadre atypique puisqu'elles passeront dans l'Aube par des chemins de craie parfois pentus entre les vignes. Alors que le Tour masculin propose de plus en plus des chemins blancs inspirés des Strade Bianche (comme le plateau des Glières), le Tour féminin n'est donc pas en reste. Le lendemain, l'arrivée à Saint-Dié-des-Vosges pourrait donner des idées à Marianne Vos, vainqueure ici lors d'une étape de la Route de France en 2010 devant Annemiek van Vleuten.
Les trois dernières étapes quittent les Vosges pour conclure ce Tour de France Femmes en Alsace. Le 6e jour de course proposera une étape toboggan avec de nombreuses côtes, tandis que la 7e étape devrait être décisive pour le classement général avec l'ascension de trois cols : le Petit Ballon d'Alsace (9,3 km à 8,1 %), le Platzerwasel (7,1 km à 8,3 %) et enfin le Grand Ballon (13,5 km à 6,7%). "Le Platzerwasel, c’est une vacherie. C’est un col dur, mais ça va être une belle étape car en plus c’est très beau", analyse Laurent Jalabert.
La Planche en bouquet final
Pour finir, cette édition conclura son retour en beauté au sommet de la Super Planche des Belle Filles (8 km à 8,7 %), soit l'ascension dite classique allongée d'un kilomètre à 10% de moyenne non goudronné, que l'on avait pu apercevoir en 2019 sur le Tour de France masculin. Après Bradley Wiggins en 2012, Vincenzo Nibali en 2014 et Tadej Pogacar en 2020, il y a fort à parier que celle qui lèvera les bras en haut de la Planche sera toute proche de la victoire finale. "La dernière étape, ça va faire mal. Celle qui gagne cette étape pourrait bien avoir le maillot jaune sur le dos depuis la veille", suppose Jalabert.
Au total, 1029 kilomètres de course pour les 22 équipes de 6 coureuses. Un parcours où la polyvalence sera obligatoire, comme chez les garçons, gavés eux de pavés et de vent lors de la première semaine. "C’est difficile en huit jours de mettre autant de montagne que pour les hommes, mais c’est varié : il y a des chemins blancs, les Vosges c'est un massif compliqué, il y a 1000 kilomètres dans la semaine, pas de journée de repos. Ça ne va pas être de la rigolade. Pour une première, c’est un parcours varié et suffisamment sélectif pour qu’on ait une grande championne à la fin", conclut Jalabert.
Parmi les favorites au maillot jaune, on devrait retrouver celles qui dominent le peloton mondial : orphelines d'Anna van der Breggen, désormais retraitée, les Néerlandaises auront toujours Marianne Vos, Annemiek van Vleuten ou Demi Vollering. Face à elles, Elizabeth Deignan, récente vainqueur de Paris-Roubaix, Elisa Longo Borghini et pourquoi pas Juliette Labous, pourraient se mêler à la bagarre pour la tunique jaune.
Les étapes en détail :
- 1e étape : Paris Tour Eiffel - Champs-Elysées (82 km)
- 2e étape : Meaux - Provins (135 km)
- 3e étape : Reims - Epernay (133 km)
- 4e étape : Troyes - Bar-sur-Aube (126 km)
- 5e étape : Bar-Le-Duc - Saint-Dié-des-Vosges (175 km)
- 6e étape : Saint-Dié-des-Vosges - Rosheim (128 km)
- 7e étape : Sélestat - Le Markstein (127km)
- 8e étape : Lure - La Super Planche des Belles Filles (123 km)
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.