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Tour de France : Daniel Felipe Martinez, la victoire d'étape d'un prétendant en devenir

Daniel Felipe Martinez s'est imposé au sommet du Puy Mary, pour le compte de la 13e étape du Tour de France. Après sa victoire au Critérium du Dauphiné, on imaginait Martinez en leader de son équipe, un rôle finalement dévolu à Rigoberto Uran. Le Colombien est loin au classement général mais en a profité pour décrocher la première étape sur un grand tour.
Article rédigé par Vincent Daheron
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Dan Felipe Martinez sur le podium à Puy-Mary après sa victoire sur la 13e étape du Tour de France. (STUART FRANKLIN / AFP)

Daniel Felipe Martinez apprécie la France. Hormis son pays d'origine, la Colombie, Martinez n'a jamais gagné ailleurs qu'en France en professionnels. Mois d'un mois après sa victoire au classement général du Critérium du Dauphiné en août dernier et plus d'un an après sa victoire au sommet du Col du Turini sur la septième étape de Paris-Nice, le Colombien a de nouveau levé les bras, ici en France, au sommet du Puy-Mary. Sa victoire sur le Critérium n'était donc pas un feu de paille et prouve que Daniel Martinez n'a pas grand chose à envier à ses illustres compatriotes.

Une chute et des espoirs au général envolés

Mais si Daniel Martinez a eu le loisir de s'échapper aujourd'hui sur cette 13e étape du Tour de France et signer ainsi sa première victoire de sa carrière sur un grand tour, c'est parce que le grimpeur était loin, très loin au général. 46e ce matin à plus d'une heure du maillot jaune, Primoz Roglic. Sa victoire sur le Critérium, certes grâce notamment aux abandons de Primoz Roglic et d'Egan Bernal, avait pourtant laissé envisager aux observateurs aguerris du cyclisme que Daniel Martinez pouvait enfin prétendre à un rôle de leader sur ce Tour de France 2020. Mais après presque deux semaines de courses, il en est loin, et ce rôle est dévolu à son compatriote de coéquipier chez EF Pro Cycling, Rigoberto Uran, 4e au général au soir de cette 13e étape. Même Sergio Higuita, dernier membre du trio colombien de l'EF Pro Cycling pointe dans le top 20 du classement général. "J’avais passé une semaine pas excellente, je n’avais pas de bonnes sensations, glissait Daniel Martinez à l'arrivée de cette 13e étape. J’étais un peu engourdi après la chute."

Daniel Martinez a en effet chuté en début de Tour et était déjà relégué à 3'38'' du groupe des favoris dès la 2e étape, lors de la victoire à Nice de Julian Alaphilippe. Deux étapes plus tard, pour la première arrivée au sommet de cette Grande Boucle, à Orcières-Merlette, Daniel Martinez perdait encore plusieurs secondes. Le classement général sitôt envolé, le Colombien s'est alors rapidement penché vers d'autres projets et cette victoire d'étape. "Après avoir gagné le Dauphiné, j’avais de très bonnes sensations, réagissait à notre micro le vainqueur du jour, après l'étape. J’ai bien récupéré mais quand j’ai commencé le Tour, je suis tombé, j’ai perdu pas mal de temps. J’ai dit laissons tomber le général et je vais lutter pour une victoire d’étape."

Une carrière souvent ralentie par les blessures

A l'instar de son Tour de France, finalement décevant pour un coureur à la fois très bon grimpeur et bon en contre-la-montre comme en attestent ces deux titres nationaux consécutifs sur la discipline, sa carrière est marquée d'une inconstance chronique. Les blessures et les chutes l'ayant fortement ralenti dans sa progression. L'été dernier, alors qu'il préparait ce qui devait être sa deuxième participation au Tour de France - 36e pour son premier Tour de France en 2018, Daniel Martinez se fracturait le scaphoïde à l'entraînement, huit semaines d'absences. Ce n'était pas la première fois puisqu'un an plus tôt, en 2018, quelques jours après sa prometteuse 7e place sur le Tour de Catalogne - devant Steven Kruijswijk et Thibaut Pinot, il était hospitalisé après l'agression d'un automobiliste qui avait manqué de le renverser.

A 24 ans, Daniel Martinez est encore jeune mais le temps file et on attend avec curiosité de voir enfin le Colombien concrétiser les promesses que son potentiel ont laissé deviner. Un jour, nul doute qu'il sera leader sur un grand tour. Mais avant ça, il peut célébrer sa première victoire d'étape sur une course de trois semaines sur la journée la plus difficile pour les organismes avec 4 400 m de dénivelé positif.

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