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Tour de France 2022 : pour les équipes, le départ de Copenhague est un "casse-tête" financier et logistique

Les 176 coureurs de la Grande boucle s'élanceront de la capitale danoise vendredi pour la première étape. Jamais la course cycliste n'était partie aussi loin au Nord, obligeant parfois les staffs techniques à doubler leurs budgets.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Lechevestrier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les coureurs de la UAE Team Emirates lors d'un entrainement, le 29 juin 2022, à Copenhague (Danemark). (MARCO BERTORELLO / AFP)

C'est Marc Madiot, le manageur de la Groupama-FDJ, qui pose le problème : "Je suis favorable aux grands départs à l'étranger, affirme-t-il. Il faudrait juste qu'on soit indemnisé de manière un peu plus significative". Et pour cause : c'est de Copenhague, la capitale du Danemark que sera donné le top départ du Tour de France, vendredi 1er juillet. Jamais la Grande Boucle n'était partie aussi au Nord.

Un budget double

Les 176 coureurs cyclistes sont arrivés mercredi dans la ville reine du vélo. Et qui dit départ lointain dit double logistique pour chaque équipe, assure Marc Madiot : "On est obligé de doubler en partie des effectifs mais aussi des matériels. En temps normal, c'est un bus, un camion, des voitures, pour faire simple. Quand vous avez des transferts de ce type, vous avez un bus dans le pays de départ et un bus qui attend les autres à l'arrivée sur le sol initial de la course. Déjà là, ça double. Et puis les personnels."

"C'est difficile d'avoir les mêmes personnels sur le lieu de départ et pour le retour sur le sol initial de la course. Donc en terme de logistique, c'est un vrai casse-tête"

Marc Madiot

à franceinfo

Et bien sûr, ce départ danois signifie des coûts supplémentaires non négligeables que détaille, exemple à l'appui, Vincent Lavenu, le manager de l'équipe AG2R-La Mondiale :  "Ne serait-ce que lorsque vous déplacez deux gros camions sur des milliers de kilomètres, ça fait des frais en plus. Surtout en ce moment avec le prix de l'essence. Quand on va quitter le Danemark, forcément, une partie du personnel n'aura pas la possibilité d'être à l'arrivée en France tout de suite. Donc il faut prévoir des équipes de rechange. L'enveloppe supplémentaire devrait tourner autour des 25 000 à 30 000 euros". 

Des indemnités jugées insuffisantes

Les équipes touchent chaque année de la part des organisateurs des Grands Tours [le Tour de France, le Giro en Italie et la Vuelta en Espagne] 55 000 euros pour payer les hôtels et les déplacements. Mais l'enveloppe est aujourd'hui largement insuffisante, jugent de nombreux patrons d'équipe, dont Marc Madiot : "Le fait qu'on parte de l'étranger, c'est plutôt valorisant. Je n'ai pas de souci avec ça. Sauf qu'il ne faudrait pas que les trois le fassent la même année. Ça, c'est un problème. Et puis, il faudrait aussi qu'on soit un peu plus indemnisé qu'on ne l'est actuellement."

"On dit souvent que les équipes sont indemnisées pour participer. Mais moi à la fin de chaque Tour de France, je refais un chèque de coûts supplémentaires d'hébergement."

Marc Madiot, manageur de la Groupama-FDJ

à franceinfo

Le manager de la FDJ explique que ce soutien financier ne couvre qu'une partie du salaire de ses effectifs : "On a 24 personnes de prise en charge sur un grand Tour, là ou on en est aujourd'hui à un minimum entre 30 et 34 personnes pour faire fonctionner une équipe. Parce qu'aujourd'hui une équipe ne fonctionne plus comme elle fonctionnait il y a dix ou quinze ans en arrière."

Pour compenser le départ donné depuis la Hongrie, cette année, le Tour d'Italie (du 6 au 29 mai) a exceptionnellement accordé une enveloppe supplémentaire de 30 000 euros, affirme Vincent Lavenu à franceinfo. Les équipes n'ont pas eu vent de la même démarche pour le Tour de France et son grand départ de Copenhague.

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