Tour de France 2019 : Tignes plongée dans la stupeur après l'arrêt de la 19e étape
"Nous sommes tous un peu perdus" : Julian Alaphilippe a parfaitement résumé la situation. Le Français, qui a donc lâché la tunique jaune dans les pentes raides de l'Iseran au profit d'Egan Bernal, était lui aussi abasourdi suite à la décision, très juste, des organisateurs d'arrêter la course alors que les coureurs étaient en pleine descente en direction de la montée vers Tignes, ultime ascension de la journée. Ici, à 2113m d'altitude en plein cœur des montagnes savoyardes, on a plus ou moins vécu la même chose. Tous, des journalistes aux spectateurs en passant par les officiels d'ASO, étaient perdus sur la ligne d'arrivée, à la recherche de la moindre information. Combien de temps les coureurs et les personnes présentes en course seront-ils bloqués en bas à Val d'Isère ? Aurons-nous un podium protocolaire ? Egan Bernal est-il vainqueur de l'étape ? Tant de questions qui, au fil des minutes, ont trouvé des réponses. Tant bien que mal.
VIDÉO - La descente trop dangereuse, la course arrêtée
"Quelle journée de merde !"
Après une heure d'attente quasiment, le speaker annonçait que le podium protocolaire aurait bien lieu et les premiers véhicules officiels faisaient leur apparition au milieu de centaines de fans aussi abasourdis que tristes de ne pas assister à l'arrivée qu'ils avaient tant attendue. "Quelle journée de merde !" s'est emporté Patrice, venu dans la station alpestre il y a deux jours pour l'occasion : "Nous devions assister à un grand moment. On espérait voir Thibaut (Pinot) l'emporter, prendre le jaune, ici devant nos yeux à mon fils et moi. Au lieu de ça, c'est du grand n'importe quoi. Pinot a abandonné, les orages ont explosé, la course a été arrêtée et nous devrons nous contenter du podium pour voir la trace d'un cycliste. C'est dur".
Le constat est terrible mais malheureusement, comme l’a expliqué Christian Prudhomme, directeur du Tour, la course ne pouvait pas se poursuivre : "Nous avons interrompus la course à cause de la grêle et de la coulée de. Chance pour les coureurs, ils sont logés ici à Tignes et ils ont pu être tous évacués. Dès qu’on a su qu’il y avait la coulée, en plus de la grêle, on a pris la décision d’arrêter." Yoann Offredo, le baroudeur de Wanty - Gobert, a également réagi, résigné mais toujours avec le sourire au coin : "Il faut un début à tout… Mais malheureusement, je pense que personne n’y peut rien et cela fait partie de la météo. C’est une sage décision, même si ça fait mal au cœur pour tous les spectateurs présents."
Finalement, à Tignes, il y régnait une atmosphère bizarre, improbable. Au terme d’une journée aussi surréaliste, difficile de décrire ce que l’on a tous vraiment ressenti même si Cécile, arrivée ce matin à l’aube pour faire plaisir à son petit frère grand fan de Romain Bardet, a peut-être trouvé la meilleure formule : "Je ne comprends pas tout ce qui se passe mais ce qui est sûr, c’est que ça semble être un sacré bordel !"
De notre envoyé spécial.
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