Tour de France 2019 : Rohan Dennis "ne se sentait pas" de continuer
Remuant en début d'étape et en quête de l'échappée, Rohan Dennis a abandonné soudainement lors de la 12e étape du Tour de France jeudi, avant même l'ascension du premier col de la journée. Le coureur australien n'a prévenu personne, pas même son directeur sportif, et n'a donné aucune justification. Sa décision est d'autant plus surprenante qu'elle a été prise la veille du contre-la-montre individuel de Pau, étape où il figurait parmi les favoris, fort de son statut de champion du monde de la discipline.
Situation ubuesque au sein de la Bahrain Merida. La formation World Tour a tweeté pendant la course qu'elle ne comprenait pas la décision de son coureur et qu'elle lançait immédiatement une enquête pour établir les raisons de son abandon. Dans le même temps, Dylan Teuns s'accrochait en tête de course pour tenter d'offrir une deuxième victoire à son équipe (il terminera finalement 12e). Sur la ligne d'arrivée, la réaction de l'équipe de Vincenzo Nibali était très attendue. Mais la circonspection n'a pas cédé sa place.
Une dispute musclée ?
"Nous sommes aussi surpris que vous, nous sommes même déçus. En fait, nous nous attendions à une grande performance de sa part demain sur le chrono. C'était sa décision de s'arrêter à la zone de ravitaillement. Nous avons tenté de parler avec lui, nous avons cherché une solution. Il nous a dit qu'il ne voulait pas parler et est monté dans la voiture. Je n'en sais pas plus que vous. Je pense que sa condition était bonne et qu'il était suffisamment en forme pour réussir sur le Tour de France. (...) Il va falloir clarifier la situation à l'hôtel ce soir", a déclaré Gorazd Stangelj, le directeur sportif de la Bahrain Merida, après l'étape.
"Je suis vraiment déçu de quitter la course à ce stade. Evidemment le contre-la-montre par équipes de demain était un grand objectif pour moi et pour l'équipe, mais étant donné mon sentiment actuel, la décision de me retirer plus tôt aujourd'hui était une bonne décision. Je souhaite le meilleur à mes coéquipiers pour le reste de la course et j'aimerais remercier tous les fans du Tour de France qui m'ont encouragé depuis Bruxelles. J'espère revenir batailler dans cette course magnifique dans les prochaines saisons", a finalement déclaré Dennis sur le site de son équipe. Le silence est brisé, mais la déclaration n'en dit pas plus.
Plus tôt, la presse italienne a parlé d'une dispute musclée entre Dennis et l'un de ses directeurs sportifs. Une journaliste australienne du média SBS avance, elle, que l'ex-détenteur du record de l'heure avait rejoint le bus de son équipe, avant de le quitter rapidement sans faire de commentaire, en compagnie de son agent et d'un attaché de presse. "Quand je suis arrivé au bus, il y avait un vélo. C'est très surprenant parce que je savais que j'étais le premier de l'équipe (à passer la ligne). Je l'ai vu ce matin, ça avait l'air d'aller bien. Peut-être qu'il est malade, je ne sais pas", a tenté de comprendre Dylan Teuns à notre micro.
Le journal L'Equipe a fait écho d'un comportement très agité du coureur de 29 ans à Toulouse, ville départ de la 12e étape. Plusieurs témoins l'auraient aperçu "très remonté, haussant la voix près du car de son équipe, sans qu'aucune raison précise ne puisse être avancée pour justifier son état". Le quotidien sportif évoque aussi un échange musclé avec son directeur sportif Gorazd Stangelj pendant la course, après avoir échoué à prendre l'échappée. Dennis aurait alors posé pied à terre au niveau de la zone de ravitaillement pour monter dans une voiture. Celle de la Bahrain-Merida ne pouvait faire demi-tour, et le rouleur australien a décidé de ne pas se justifier. Plus d'informations devraient filtrer dans les prochaines heures.
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