Cet article date de plus de six ans.

Tour de France 2018 : Un Mûr-de-Bretagne, deux ascensions à grand spectacle

Le Tour de France est de retour à Mûr-de-Bretagne avec une double portion de côte. De quoi mettre en appétit les puncheurs et les favoris à la victoire finale.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Le passage du Tour à Mûr-de-Bretagne en 2015 (DE WAELE TIM / TDWSPORT SARL)

Mûr-de-Bretagne, c’est un « i » de 2,2 kilomètres. Une rampe à 6,5 % de moyenne avec des passages à 15 %. En 2015, ils étaient environ 100.000 spectateurs à s’être massés de chaque côté. Cette année, ils seront sans doute autant avec une deuxième chance, un double passage. Un avant-goût de montagne dans le grand ouest avant les Alpes mardi prochain. « Les Alpes ont l’Alpe d’Huez, les Ardennaises ont le mur de Huy, nous on a Mûr-de-Bretagne », explique David Gaudu, le grimpeur de poche de Groupama-FDJ. « C’est une bosse difficile, prévient-il. Toute droite. » Une montée que les hommes forts du Tour ont coché. « Les cinq premiers à Paris, vous les verrez dans les 15 à l’arrivée aujourd’hui, assure Thomas Voeckler, consultant pour France Télévisions. La côte est suffisamment longue pour qu’un favori du général puisse s’y imposer. »

Trop court pour Sky

Chez Sky, malgré une cohorte de grimpeurs, on se méfie beaucoup de cette côte classée en 3e catégorie. « Le plus important est de ne pas perdre de temps en haut, avertit Nicolas Portal, directeur sportif de la formation britannique. Ça devrait nous convenir avec les deux passages mais c’est plus fait pour des grimpeurs-puncheurs donc ça sera compliqué pour nos gars de gagner l’étape. » Pentu comme il faut mais trop court, le Mûr devrait plutôt réussir à un puncheur comme ce fût le cas en 2015 avec Alexis Vuillermoz. «  Sur cinq ou six kilomètres de montée, ça aurait été mieux, ajoute Portal. Depuis quelques mois, ils sont tournés vers des ascensions de cinquante minutes. Ils n’ont plus le même punch mais peuvent durer longtemps. » Le risque pour Sky, c’est de voir un leader prendre la roue d’un puncheur et gratter quelques secondes au sommet.

Une course de mouvement ?

A chaque passage, le placement sera primordial, qu’on veuille s’y imposer ou simplement suivre le mouvement. « Le premier passage sera important pour bien jauger les moments où ça bouge dans le peloton, explique Portal. Le second passage sera hyper important, il faudra faire attention au pied de ne pas se laisser emporter. Ceux qui vont attaquer vont le payer un kilomètre plus loin. » Ce qui pourrait changer la donne, c’est la présence du bonus 3 km après le premier passage au sommet du Mûr. « Ça peut déclencher une course de mouvement, espère David Gaudu. On verra si des équipes peuvent contrôler. Comme on n’est qu’en première semaine, ça peut aussi n’être qu’une course de côte avec un nombre de coureurs amoindris dans le final. Avec la ferveur des spectateurs, j’espère que ça va me donner des ailes. » Julian Alaphilippe, qui vise le doublé étape et maillot, ne l’entend sûrement pas de cette oreille.

De notre envoyé spécial Xavier RICHARD

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.