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Tour de France 2018 - Mode d'emploi d'un baroudeur

Chaque année, le public espère la longue échappée victorieuse au mois de juillet, L'exploit individuel, le combat entre un homme et un peloton ont fait la légende du Tour de France. Si le record, depuis l'après-guerre, est de 253km (André Bourlon en 1947 entre Carcassonne et Luchon), d'autres se sont illustrés. C'est le cas de Christophe Agnolutto, vainqueur à Limoges en 2000 après 128km en solitaire. L'homme idéal pour expliquer comment une telle performance se construit sur la Grande Boucle. Suivez le guide.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'Espagnol Omar Fraile (Astana), vainqueur à Mende lors de la 14e étape, après une longue échappée en groupe mais finie en solitaire (JEFF PACHOUD / AFP)

Les qualités individuelles d’un baroudeur

"Un baroudeur ne doit pas être mauvais en montagne, pas mauvais pour rouler, et c’est bien d’avoir une petite pointe de vitesse au sprint en cas d’arrivée groupée dans un petit groupe. Le baroudeur doit être assez endurant, aimer se montrer devant le peloton et rouler seul. On a toujours la facilité de rester dans le peloton. Il faut être un peu moyen partout pour limiter la casse."

Un parcours propice

"Une échappée se prévoit par rapport au parcours. Quand j’arrivais sur le Tour de France, je pointais les étapes sur lesquelles je roulais à bloc. En 2000, quand je gagne à Limoges, j’avais pointé l’étape de la veille, mais j’avais raté le coup car j’avais uriné avec le maillot jaune, Laurent Jalabert, lors du départ fictif et le temps de rentrer, la bonne échappée était partie dans cette 6e étape. La 7e, je ne voulais pas la louper et j’ai pris la bonne.

Il faut cibler les étapes qui nous conviennent, sur des parcours qui peuvent permettre d’aller au bout. Il vaut mieux des parcours accidentés, où les équipes de sprinteurs ne vont pas mettre en route. Sur des parcours plats, c’est rare que le peloton laisse une échappée aller au bout."

A 10 pour partir, tout seul pour finir

"Quand j’ai gagné à Limoges, j’ai roulé tout seul car j’étais sûr de gagner si j’allais au bout (rires). J’étais en forme. Je savais qu’il y avait un coup à faire. J’étais avec Jacky Durand, et j’ai attaqué au pied d’un col car si on arrivait tous les deux, il était assez rapide et assez malin pour me battre. Je ne l’ai pas laissé rentrer. C’est bien d’être à 5 ou 10, pour récupérer lors des relais, et partir seul dans le final. J’avais fait pareil sur une étape du Tour de Suisse."

Une question de réussite

"Il faut prendre la bonne échappée. Sur le Tour, on voit que des échappées partent au km 0, mais c’est rarement la bonne. A mon époque, ça partait au bout d’une heure. Parfois, c’est un coup de chance. On part dans 5 échappées, et finalement c’est la 6e qui est la bonne. Il faut un peu de réussite."

Le moment où on sait que c’est gagné

"On sait que c’est la bonne échappée quand on sent que le peloton en a marre de rouler derrière. Quand j’ai fait 128km en solitaire et que j’ai gagné à Limoges, j’ai eu le temps de savourer à 10km de l’arrivée. Avant, j’étais occupé  et je n’étais pas sûr d’aller au bout."

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