Tour de France 2018 - Froome – Thomas, la passation de pouvoir
Cela faisait une semaine que la question du leadership dans l’équipe Sky agitait le peloton. Nicolas Portal, directeur sportif de la formation britannique, affirmait avec conviction que le moment n’était pas venu de choisir entre Geraint Thomas et Chris Froome. "Quand ça deviendra dur, on verra qui sera le meilleur", disait-il. Ce soir, au sommet du col du Portet, on a vu. Et la question semble réglée.
Le jaune s'éloigne, la 2e place aussi
Geraint Thomas, toujours aussi solide que dans les Alpes, a peut-être donné le coup de grâce en accompagnant Roglic avant de le déposer, ce que Chris Froome a été incapable de faire. Le quadruple vainqueur de la Grande Boucle avait déjà essuyé un éclat dans cette ultime ascension avant de recoller. Pour craquer un peu plus loin. A l’arrivée, Froome perd 48 secondes sur son coéquipier. Un retard qui s’accumule au général, puisqu’il est désormais à 2’31. Et surtout, Tom Dumoulin lui subtilise la seconde place. Le visage grimaçant après son passage sur la ligne, en souffrance, Chris Froome ne s’est pas attardé.
Ce matin, les deux hommes avaient roulé ensemble, dans le col du Portillon, pour faire tranquillement tourner les jambes. Une ascension réalisée tranquillement. Le Gallois avait pris les devants avec Castroviejo, pendant que "Froomey" faisait des réglages sur ses cale-pieds et son vélo. Un signe…
"Je vais me battre pour l'équipe, pour Geraint"
Au moment où Romain Bardet franchissait la ligne d’arrivée 2’35 après le vainqueur, Froome prenait le chemin inverse, pour retrouver son bus resté, comme les autres, un peu plus bas. Pas un mot, à peine un regard sur une zone d’arrivée qui était bien loin de l’apparat des Champs-Elysées. Un bitume qui s’arrête quelques mètres après la ligne franchie, des graviers, des chemins de terre. Bref, la pampa pour enterrer ses espoirs de victoire.
« Ca a été une journée extrêmement difficile pour moi. C’est une déception », disait-il quelques minutes après, à côté de son bus, après avoir certainement ravalé une grande partie de sa frustration dans la descente. Et d’ajouter : « Je vais continuer à me battre pour l’équipe, pour Geraint. Je pense qu’il est assez fort pour rester en jaune. »
De notre envoyé spécial
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.