Tour de France 2018 : Arnaud Démare manque encore de gaz
Le contraste était saisissant ce matin entre les bus de Sky et Groupama-FDJ. Vingt mètres d’écart et une foule considérable. Pendant que Froome et Thomas cristallisaient les attentions et attisaient les élucubrations sonores de toutes sortes, Arnaud Démare et ses coéquipiers tendaient eux l’oreille pour un long briefing. D’ici aux Champs-Elysées, les sprints seront aussi rares que l’ombre sous un poteau électrique. Après l’hécatombe de ces derniers jours chez les as de la giclette (Gaviria, Groenewegen, Kittel, Cavendish), une fenêtre s’ouvrait à Valence pour les sprinteurs encore en course. Hors-sujet en première semaine, Arnaud Démare était heureux de retrouver un peu de plat et son gros braquet. « Ça fait bizarre de sprinter comme des fous alors qu’on était petit plateau dans l’Alpe d’Huez hier », s’amusait l’ancien champion de France malgré une nouvelle déception à l’arrivée.
"Les mecs devant pétrolent comme des gaziers"
Son équipe avait pourtant mené grand train pour déposer le Picard dans une position idéale aux 200 mètres. « J’y ai cru. J’y ai cru. J’ai cru que je gagnais, lâchait-il en refaisant le film de l’arrivée. Ça se joue à pas grand chose. On refait dix fois le sprint, c’est dix vainqueurs différents. J’étais bien parti mais je suis battu par plus fort. » Peter Sagan, bien calé dans sa roue, déboîtait au bon moment pour remporter sa troisième victoire du Tour, suivi de peu par Alexander Kristoff. Les Alpes dans le dos mais « mort dans la vallée » au bout de 40 kilomètres, Démare s’est pourtant fait violence. « On m’a dit de m’accrocher. Ce n’était pas une journée facile même si certains le croient et s’ennuient devant la télé. C’est l’épreuve la plus dure du monde, en plus on nous rajoute des délais de fou. Les mecs devant pétrolent comme des gaziers, c’est juste le plus haut niveau. » Le train est passé. Prochain arrêt : Champs-Elysées - Clémenceau.
De notre envoyé spécial
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