Tour de France 2017 : Une journée sous haute tension
Devant chaque bus la même image. Des portes désespérément closes et un débit de coureur aussi calme que celui du Rhin situé à quelques mètres. Après 14 kilomètres de contre-la-montre samedi, le Tour part vraiment. Direction Liège avec sur le porte-bagages énormément de tension. Les briefings ont duré, surtout chez les sprinteurs qui ont en Belgique une première occasion de scorer. « Les objectifs de l’ensemble des équipes sont différents, explique Julien Jurdie, directeur sportif d’AG2R-La Mondiale. Certaines sont aujourd’hui le couteau entre les dents car elles n’ont pas trente-six milles occasions de briller. Forcément il y aura de la tension et une course assez rapide. » Un sentiment partagé par Arnaud Démare, l’un des favoris à Liège. « Le premier jour c’est toujours très nerveux, reconnaît le sprinteur de la FDJ. Pour le sprint et le classement général car les leaders veulent éviter les chutes. Plus nerveux que sur n’importe quel Tour. C’est une grosse tension pour tout le monde. »
La bataille du placement
Un jour sous haute tension donc mais que personne ne pourra faire redescendre. A l’heure du repas, les fauves ne rentrent pas les crocs. « On connaît le Tour. Il n’y a aucune étape tranquille, les premières un peu moins, reprend Jurdie. Les coureurs sont à leur maximum, l’état de fraicheur est à 100% dans le peloton. » Malgré l’hécatombe du contre-la-montre, la fatigue n’a pas encore usé les corps. La concentration sera maximale. « C’est une étape qu’on redoute, indique Mickaël Delage, l’un des coéquipiers d’Arnaud Démare à la FDJ.. Quand on voit tous les coureurs qui sont tombés hier alors qu’on savait que ça glissait, je me dis qu’aujourd’hui ils vont y aller comme des fous. » La bagarre sera tout d’abord dans le placement. « Idéalement il faut être tout devant ou tout derrière, au milieu c’est souvent là où il y a les chutes, ajoute Delage. Mais quand on est derrière, on prend les cassures. L’idéal c’est d’être dans les vingt premiers mais tout le monde veut y être. Ça va être la guerre. » Pas concerné par la victoire aujourd’hui, Romain Bardet espère rester bien au chaud dans le peloton. « Le mot clé du briefing a été la concentration et le placement autour de Romain (Bardet), nous confie Jurdie. Pas d’objectif sportif sauf éviter les chutes, les cassures. »
Un match Bouhanni - Démare ?
D’où une position ni trop devant, ni trop derrière. « L’étape a été découpée en deux. Au début, il sera toujours dans les 50 premiers et dans le final on va laisser les équipes de sprinteurs faire leur boulot sans les emmerder, donc autour de la 60ème place et au-delà pour le sprint. » Tous les regards se tournent alors vers les cadors du dernier kilomètre. Dernier à sortir de son bus ce midi, Nacer Bouhanni n’a pas desserré les mâchoires. Malheureux avec le Tour ces dernières saisons, le sprinteur de Cofidis ne veut pas décevoir. Dans l’équipe nordiste, on veut y croire et on a interdit aux coureurs de prendre une échappée ou de faire le classement de la montagne. Le scénario a été préparé avec minutie. Comme dans toutes les équipes, aucun détail n’a été négligé sur le parcours et ses pièges. « Ca va être vraiment tendu dans le final avec les ilots et le petit passage sous le pont à 4,5 km de l’arrivée, annonce Delage à la FDJ. On a chacun notre rôle pour rester le plus longtemps possible devant et déposer Arnaud idéalement le plus proche possible de la ligne. » Ca sent l’embouteillage à l’approche de la flamme rouge…
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