Toujours sevré de victoire française, le Tour de France attend son feu d'artifice pour le 14 juillet
Oui, la taille ça compte. A quelques centimètres près Bryan Coquard (1,69m) se serait imposé devant Marcel Kittel (1,88m) lors de la 4e étape à Limoges. Le contingent français de coureurs et leurs millions de supporteurs se seraient alors délestés du poids de l'attente d'un succès tricolore. Libérés de l'angoisse de finir le Tour de France fanny, sans succès bleu blanc rouge. L'amateur de vélo s'est déjà fait à l'idée de ne pas remporter de victoire finale. A ne pas voir de maillot jaune lever les bras au son de la Marseillaise sur les Champs Elysées. Normal après tout. Le succès de Bernard Hinault remonte à 1985. Plus d'une génération n'a pas vu de vainqueur français sur le Tour. Un vainqueur final serait plus la cerise sur un formidable gâteau, plutôt qu'une réelle attente.
Cela n'empêche pas le public d'être tout acquis à la cause de ses héros. Ceux capables de triompher sur des podiums d'un jour. De faire hurler de plaisir, pleurer de fierté peut-être à chaque coup de pédale les menant vers le succès. Cette année, les supporteurs français sont prêts à chavirer de bonheur. Ils n'attendent plus que de découvrir le lieu et l'endroit. Un Tour de France sans victoire d'étape française c'est un peu comme une Caravane sans goodies, une interview sans Gérard Holtz ou un Mont Ventoux sans sommet. Ca n'a exactement pas la même saveur. Celui qui est passé le plus près pour le moment est donc Bryan Coquard. Julian Alaphilippe, deuxième de la 2e étape derrière Sagan pourrait en dire autant. Romain Bardet (4e à Bagnères de Luchon) ou Samuel Dumoulin (5e à Revel) complètent ce tableau d'honneur.
Les Français bientôt sur leur 31 ?
Alors le soulagement, c'est pour quand ? Ce jeudi se profile l'étape parfaite pour y parvenir, entre Montpellier et le Mont Ventoux. En plus du cadre idéal, le choix calendaire de ce parcours offre toutes les conditions nécessaires à une étape mémorable. Le mythique Ventoux d'abord, où l'histoire du Tour s'est si souvent écrite. Le 14 juillet, catalyseur de tant de grands exploits depuis 1903.
C'est simple, aucune autre journée du Tour n'a jamais autant inspiré nos Tricolores. Les coureurs français se sont imposés à 30 reprises lors d'un 14 juillet depuis la première édition du Tour en 1903. Soit 34% de victoires depuis la création de l'épreuve en ce jour. Autant dire qu'aucune autre étape du Tour ne peut se venter de susciter plus de bravoure dans les rangs français.
Pourtant depuis 2005 et un succès de David Moncoutié, on attend toujours son successeur… Pour cette année ? Mardi, Thibaut Pinot (FDJ) résumait très bien le sentiment français. "On va maintenant se concentrer sur le 14 juillet. Le Ventoux avec le maillot à pois, ça peut être très sympa. J’espère avoir de bonnes sensations ce jour-là." La fête nationale est un rendez-vous incontournable. Non pas que les étapes aient un coefficient de saveur différent, mais le 14 juillet compte double dans le palmarès d'un coureur.
Cette année, seul un grimpeur correspondrait au portrait robot du vainqueur potentiel. Thibaut Pinot va certainement y tenter un coup pour le maillot à pois. Romain Bardet - toujours en place pour le classement général devrait s'y faire plus prudent et suivre les meilleurs. Pierre Rolland, Warren Barguil ou encore Romain Sicard ont eux aussi les profils parfaits pour faire un coup. Ils doivent déjà y penser dans un coin de leur tête. En plaçant le dénouement de ce thriller annoncé au sommet du Ventoux,ou presque, les organisateurs du Tour se sont en tout cas assuré un spectacle grandiose. Quel que soit le vainqueur, il sera salué par un feu d'artifice à la hauteur de l'exploit accompli. Que ses effets pyrotechniques soient tricolores, et tout les spectateurs s'embraseront à leur tour.
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