Tomas fait une première victime en Haïti
Dernière actualisation : vendredi 05 novembre à 1h15
Le ministre haïtien de l'Intérieur Paul-Antoine Bien-aimé a annoncé jeudi soir au cours d'une conférence de presse qu'une personne était morte en Haïti en tentant de traverser une rivière en crue dans un véhicule. Il a estimé que cette victime devait être imputée à l'arrivée de la tempête Tomas, qui depuis s'est transformée en ouragan.
Depuis plusieurs jours, les organisations humanitaires et les autorités multiplient les bulletins d’alerte, via la radio notamment. Des messages qui s’adressent prioritairement aux plus d'un million de personnes qui, presque 10 mois après le tremblement de terre du 12 janvier, continuent à vivre dehors, sous des tentes ou des bâches. Ainsi, "il y a pas mal de gens qui sont sortis des camps" pour se réfugier ailleurs. "On estime que la moitié de la population pourrait trouver, au moins pour deux ou trois jours, d’autres lieux temporaires avec des amis ou de la famille ", explique Nigel Fisher, coordinateur des affaires humanitaires pour l'ONU en Haïti, joint en début de soirée jeudi par Grégory Philipps. Plusieurs centres de replis, comme les églises ou encore des écoles, encore debout, ont également été identifiés.
" Mais l’information est arrivée trop tard pour organiser une évacuation systématique ", regrette le coordinateur des affaires humanitaires pour l'ONU en Haïti. Beaucoup d'Haïtiens qui vivent actuellement dans les camps risquent donc de perdre le seul toit de fortune qui leur reste. "Nous avons des stocks de bâches autour de Port-au-Prince mais il nous en manque", indique Nigel Fisher, qui souligne par ailleurs que le passage de Tomas risque d’aggraver l’épidémie de choléra, qui depuis mi-octobre a déjà fait plus de 400 morts.
Le petit espoir c'est que Tomas passe finalement au large de l'île. La tempête " prend une direction plus au nord-ouest que prévue ", indiquait jeudi soir Nigel Fisher. Conséquences de ce changement de cap, les hautes marées pourraient se limiter à " plus ou moins 2 mètres ". Mais la menace de voir déferler sur l’île des pluies diluviennes, accompagnées de vent violents, persiste. Et ces précipitations exceptionnelles risquent de faire déborder les fleuves, de provoquer " des inondations " et des glissements de terrain.
Cécile Mimaut
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