Tinkov veut défier ASO pour avoir sa part de gâteau
"Nous avons créé Velon, un groupement des plus grandes équipes. J'invite toutes les autres à nous rejoindre avant d'amorcer le dialogue avec ASO...Pour faire la révolution, les équipes doivent s'unir. Si d'autres patrons me suivent, on peut boycotter le Tour 2016. Même les équipes françaises doivent nous suivre pour augmenter leurs ressources (...). Les équipes cyclistes ne peuvent plus vivre uniquement avec l'argent des sponsors, c'est intenable. Il faut créer une ligue professionnelle pour arbitrer la répartition", explique-t-il dans cette interview.
Revoir tout le système
Le milliardaire russe explique avoir "investi par passion" dans ce sport. "Mais mon rêve, c'est de faire entrer le business dans le vélo. Je veux que mon jouet devienne rentable. Tout le système est à revoir, à commencer par le merchandising, qui rapporte à peine deux millions d'euros sur un budget de 27 millions", a-t-il ajouté. Tinkov affirme ne pas vouloir forcer Amaury Sport Organisation (ASO) à reverser ses "18 millions d'euros net de bénéfice par an", mais plutôt à moderniser le système pour l'intérêt général. "Je ne veux pas seulement les forcer à nous donner une part du gâteau mais aussi travailler pour augmenter sa taille. L'argent des télés, des partenaires et des villes hôtes, ça représente de grosses sommes. Aujourd'hui, les équipes amènent les stars, comme Sagan ou Contador, sans recevoir la moindre contrepartie, à l'inverse du football ou de la NBA".
Tinkov dévoile donc ses ambitions sur le circuit professionnel, c'est-à-dire rentabiliser son investissement en demandant une vraie répartition de ce que rapporte le Tour, et se tient prêt à engager un bras de fer avec ASO sur ce sujet. Il jette un pavé dans la mare concernant le système économique de l'épreuve. Reste à savoir si toutes les équipes sont prêtes à remettre en cause l'institution Tour de France et à le suivre dans son opération de défiance.
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