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Tour de France: au Lac de Payolle, Thibaut Pinot a pris une claque

Il ambitionnait un top 5 et pourquoi pas un podium. Thibaut Pinot a connu une terrible défaillance sur les pentes d'Aspin, concédant quasiment trois minutes à ses adversaires. Une claque difficile à comprendre pour l'équipe FDJ.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Thibaut Pinot en souffrance sur la première étape de haute montagne (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Il y a eu des signes avant-coureurs au Lioran, Thibaut Pinot a connu sa première claque dès l’arrivée du peloton du Tour de France dans les Pyrénées. A l’arrivée au Lac de Payolle, le leader de la FDJ, l’ancien troisième du Tour (2014) a lâché deux minutes et 46 secondes. « Du gâchis » ni plus ni plus moins selon un Pinot qui ne se cache pas. Comme il l’avait fait il y a deux jours, le Mélizéen a grimpé dans son bus après avoir reçu une petite tape sur l’épaule accompagnée de ces mots : « ce n’est pas grave » de la part de son manager, Marc Madiot. Une petite dizaine de minutes plus tard, Thibaut Pinot est redescendu pour répondre à la presse, plus que déçu, dégoûté par tout ce travail en amont quasiment réduit à néant dès la première étape de haute montagne. « Ce n’est pas tout une saison qui s’envole en poussière mais presque, a-t-il regretté. C’est beaucoup de préparation. Tout au long de la saison, le Tour de France est le fil rouge ». Et la saison de Thibaut Pinot avait été en tous points réussie jusque début juin (5e à Tirreno-Adriatico, 4e au Tour du Pays Basque 2e au Tour de Romandie) avant que le Dauphiné (16e) ne vienne faire naître une pointe de doute sur la forme du Français. Marc Madiot a beau rabâcher que la saison ne « s’arrête pas au Tour de France », on se doute qu’à la FDJ ce soir, le repas ne sera pas festif.

"Pas des machines"

« Il n’était simplement pas à son niveau, a réagi Madiot. Même pas un niveau moyen pour lui. La seule chose que nous pouvons faire c’est essayer de comprendre ce qu’il s’est passé ». Un problème de préparation ? Pinot le rejette d’un revers de la main. Lui-même ne comprend pas. En revanche, il fait ce constat : « c’est la troisième année que j’arrive dans les Pyrénées et que je perds pieds. Je me retrouve avec les mêmes sensations qu’au Dauphiné. Ça roule tellement vite au Tour, il faut être à 100%, je ne le suis pas ». Vraiment pas un problème de préparation ? Avant la Grande Boucle, l’ancien troisième du Tour expliquait vouloir atteindre son pic de forme en troisième semaine, dans les Alpes donc. Devant un bouquet de micros, il a de nouveau insisté viser son top niveau à partir du 14 juillet et du Mont Ventoux. « Programmer un pic de forme, c’est plus facile à dire qu’à faire, nous ne sommes pas des machines ». Et pourtant, la FDJ a roulé dans le bas du Col d’Aspin et chacun se disait alors qu’une attaque était à prévoir. Las, la suite a montré le contraire.

Reichenbach nouveau leader ?

Ce soir, Thibaut Pinot pointe au 26e rang du classement général, à 9’39 du leader, Greg Van Avermaet mais surtout à 3 minutes et 57 secondes de Chris Froome, Nairo Quintana, Warren Barguil, Pierre Rolland, Fabio Aru, Tejay Van Garderen et Romain Bardet. Sa défaillance lui coûte donc très cher et compromet grandement ses chances de top 5 et encore plus de podium final à Paris. A voir son coup de pédale sur les pentes d’Aspin, difficile d’imaginer un Pinot aérien demain entre Pau et Bagnères-de-Luchon alors que le parcours propose quatre cols difficiles dont le légendaire Tourmalet. « Si je me sens comme aujourd’hui, il n’y aura pas de surprise », a lâché Pinot comme dans un avertissement. Du côté des dirigeants, on oubliera dès demain la mésaventure d’aujourd’hui. « Il y a encore des choses à faire sur le Tour. Et puis il y a encore Sébastien Reichenbach qui est bien placé au général », a rappelé Marc Madiot. Déjà propulsé leader le Suisse recruté en début de saison pour épauler Pinot en montagne ? Ce soir, il est en tout cas bien placé dans la roue des leaders (19e). Celle-là même que Thibaut Pinot n’a pas pu accrocher à deux kilomètres du premier haut sommet du Tour.

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