Sanquer contre vents et marées
Nommé quelques jours seulement avant le début du Tour de France, en remplacement d’Eric Boyer, Yvon Sanquer a d’abord dû mettre en confiance rapidement ses coureurs qui avaient maintenu de bonnes relations avec Boyer. « Ce n’est pas coutumier dans le monde du cyclisme. Il y a eu un choix de timing de la part des dirigeants de Cofidis. Je n’étais pas en relation avec eux depuis longtemps, il y a eu d’autres personnes contactées avant moi », a-t-il indiqué.
« J’ai accepté les données, et mon rôle est de faire du mieux possible et projeter l’équipe vers le futur », a résumé Sanquer. Mais « un certain nombre d’événements négatifs » sont intervenus, et là encore, le manageur a entièrement assumé son rôle, sans fuir ses responsabilités. L’affaire Rémy Di Grégorio –exclu après avoir été soupçonné d’avoir recours à une pratique dopante- a toutefois ébranlé l’équipe. « J’ai été clair sur la situation. On a joué la transparence avec tout le monde, les médias, le monde du vélo, et les spectateurs bien entendu. Nous avons eu aussi une position claire avec le partenaire », a déclaré Yvon Sanquer.
Mais l’homme souvent considéré comme « le Monsieur propre » du cyclisme a déjà connu des situations plus compliquées encore. C’est bien lui qui avait relevé le grand défi de reprendre en main l’équipe Festina, après le grand scandale de 1998. Et c’est encore lui qui a repris Astana après le départ de Johan Bruyneel (en 2009). Et c’est donc lui qui a dû gérer cette affaire Di Grégorio sur ce Tour de France…
La loi des séries
Malheureusement pour son équipe, la loi de Murphy (celle des mauvaises séries) a fait une nouvelle victime. La malchance s’en est en effet mêlée. Quasiment le lendemain, le leader de la Cofidis, David Moncoutié est victime d’une chute alors qu’il était en bonne situation pour profiter d’une échappée. « David incarne tout ce que je veux voir dans une équipe, à savoir repartir tout de suite malgré tout, et malheureusement, cela se termine par une chute alors qu’il venait de faire une superbe ascension », a-t-il déploré.
Le manageur de la Cofidis tient a salué la réaction de ses coureurs, bouleversés par ce nouveau coup du sort, alors qu’il restait encore plus de dix jours de compétition. « Les coureurs malgré tout ont essayé de réagir au mieux, en fonction de leur potentiel, et tout est loin d’être négatif. Il y a eu des belles places, avec Samuel (Dumoulin) par exemple. Julien Fouchard était présent dans l’échappée de vendredi », résume-t-il. Finalement, la victoire d’étape qui aurait mis du baume au cœur de sa formation n’est pas arrivée, mais il y a d’autres motifs de satisfaction. « On avait quatre néophytes au départ du Tour, et ils seront tous les quatre à l’arrivée », a rappelé Yvon Sanquer, soucieux de donner une belle image de ses méritants coureurs.
En bon manager, il prépare à la fois la Vuelta, avec un certain David Moncoutié qui devrait être au rendez-vous, et pense aussi déjà à l’édition 2013 de la Grande Boucle. « C’est le devoir du manageur de se projeter dans le temps, au travers du recrutement, et au travers de l’analyse de ce que l’on a pu réaliser ici », explique-t-il, avec l’espoir certain de vivre un Tour différent de celui-ci…
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