Tour de France : le récit d'une drôle de saison pour Romain Bardet, contraint à l'abandon
La saison cycliste en est à peine à son (deuxième) démarrage que celle de Romain Bardet est déjà pleine de rebondissements. Sa chute sur la 13e étape de la Grande Boucle l'a contraint à quitter un Tour de France qu'il n'avait initialement pas prévu de courir. Suite à sa décevante 15e place au classement général du Tour 2019, un maigre maillot à pois comme récompense, Romain Bardet sentait le besoin de changer d'air. Fini les chaleurs d'été du mois de juillet sur les routes de France, bonjour le printemps italien et son Giro. Engagé tous les ans sans interruption sur le Tour de France depuis 2013, avec deux podiums en 2016 et 2017, Bardet prenait la décision de révolutionner son programme.
Il devait découvrir le Giro
Exit donc le Tour de France, pour se préparer dans un premier temps pour le Giro, course qu'il n'a jamais couru dans sa carrière. Sa préparation habituellement axée en France prenait le partie, cette saison, de se concentrer de l'autre côté des Alpes. Le natif de Brioude devait enchaîner Strade Bianche et Tirreno-Adriatico pour arriver le couteau entre les dents sur le Tour d'Italie. Et sans pression, personne pour lui rappeler à longueur de Tour de France qu'il faut un successeur à Bernard Hinault, dernier Français vainqueur de la Grande Boucle en 1985.
Mais la Covid-19 est passée par là et très rapidement le Tour de France s'est imposé dans le programme dès le nouveau calendrier publié. "Je ne me vois pas passer le mois de septembre à la maison à attendre le Giro et la Vuelta", déclarait-il mi-avril, à l'annonce de son changement de cap. L'importance primordiale du Tour pour les retombées économiques de son équipe ont fini de convaincre Sunweb officialise son arrivée pour les deux prochaines années. Un vrai challenge pour celui qui a passé sa carrière dans les rangs de l'équipe AG2R La Mondiale. Avant d'intégrer l'équipe professionnelle, il était membre de Chambéry Cyclisme Formation, le centre de formation des Ciel et Terre, depuis 2010. Bardet avait alors vingt ans. "C'est une décision mûrie au fil des années", justifiait le vice-champion du Monde 2018. Ses envies d'un "nouvel environnement" ne datait pas d'hier. "On savait Romain d'un naturel curieux, il a estimé que c'était le moment de tenter un nouveau challenge", respectait Vincent Lavenu, son manager de toujours.
La saison de Romain Bardet a pris un nouveau tournant ce vendredi 11 septembre. Une chute violente au kilomètre 104 l'a contraint à l'abandon alors qu'il occupait la 4e place au général au matin de l'étape. Pas mal pour quelqu'un qui promettait ne pas viser le général en amont de la Grande Boucle. Son courage et sa résilience lui ont tout de même permis de rejoindre l'arrivée avec 2'30'' de retard sur Primoz Roglic et Tadej Pogacar. Mais après l'étape, le scanner lui a révélé une commotion cérébrale. La suite de sa saison peut se dessiner d'un point d'interrogation. Les championnats du Monde étaient un objectif visé depuis janvier par Romain Bardet, coronavirus ou pas. Mais ça aussi, c'était le monde d'avant.
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