Romain Bardet sur le Tour de France : "Ca va forcément s'ouvrir"
Quelles sont vos sensations à l'orée de cette nouvelle campagne ?
R.B : "Je suis très content d'attaquer une nouvelle saison qui me mène droit dans mes meilleures années, j'espère pouvoir exploiter mon plein potentiel en 2019. Cela fait sept ans que j'enchaîne les saisons au plus haut niveau, j'ai pris de l'expérience, j'arrive maintenant à m'infliger des charges bien supérieures à celles que je faisais à mes débuts professionnels. Donc c'est un tout qui doit m'amener à être encore plus tranchant, encore plus performant sur mes objectifs."
Troisième sur Liège-Bastogne-Liège, sixième sur le Tour de France, deuxième des Mondiaux en 2018... Vous faut-il être plus tueur pour lever les bras ?
R.B : "Je pense qu'il faut avoir fait ces gammes, ces très bonnes places, passer près de la victoire, avant de pouvoir espérer lever les bras. Je suis le plan à la lettre, j'espère que c'est pour bientôt. C'est tout près, je pense qu'en multipliant ces situations-là, ça va forcément s'ouvrir. J'arrive à stabiliser un niveau qui me permet maintenant d'essayer de la mettre au fond dès 2019. (...) Maintenant il faut encore passer la vitesse supérieure parce qu'il n'y a qu'une seule plus haute marche. Je sais que c'est la plus dure à atteindre."
Nouveauté dans votre programme, on va vous voir sur la classique Milan-Sanremo en mars, un "Monument" du cyclisme davantage réservé aux sprinteurs. Qu'est-ce qui vous motive ?
R.B : "C'est multiplier les opportunités d'être performant sur un +Monument+, simuler une course de près de 300 km avant Liège (en avril, NDLR)... Je ne dis pas que Milan-Sanremo est une préparation pour Liège, mais je pense pouvoir courir deux +Monuments+ en début de saison. C'est ma huitième saison pro et à 28 ans je ne veux plus passer à côté d'occasions de disputer et d'être compétitif sur ces courses-là."
Pourquoi avoir renoncé à découvrir le Tour d'Italie au profit, à nouveau, du Tour de France ?
R.B : "J'ai un amour profond pour le Tour de France, course qui m'a révélé, sur laquelle je me suis toujours bien débrouillé. C'est vrai que le parcours présenté cette année, avec la haute altitude, la multiplication des étapes de montagne, un final alpestre très relevé, un passage dans ma ville natale à Brioude... Il y avait un faisceau de choses qui ont fait pencher en faveur du Tour. (...) Le parcours du Tour est fait pour les attaquants, des coureurs qui aiment mettre un peu de folie dans la course."
Vous avez terminé deuxième du Tour en 2016, troisième en 2017. Que vous manque-t-il pour décrocher le Maillot Jaune ?
R.B : "Il faut avoir certaines circonstances pour que je gagne le Tour de France. En tout cas, ne pas avoir de malchance. Il y a plusieurs conditions à réunir qui ne sont pas forcément sous notre contrôle. Il y a la force de mes adversaires, leur force collective, la nôtre, mes qualités, le fait de faire coïncider le jour J avec les grandes sensations, la belle étape, le scénario de course qui va bien... Cela fait beaucoup de conditions, mais en tout cas, moi j'y crois. J'ai quasiment toujours été dans les dix premiers du Tour de France."
En 2019, comment franchir ce cap qui vous manque ?
R.B : "J'espère simplement continuer ma progression linéaire et avoir à la fois ce grain de folie qui nous autorise à rêver encore plus haut et à continuer à y croire. Avec encore plus de fermeté, les années avancent, la forme physique progresse et l'expérience est là. Donc tous les ingrédients sont réunis pour espérer aller encore plus haut."
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