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Vuelta 2021 : Primoz Roglic et la Jumbo-Visma encore maîtres en Espagne

Pour la troisième année d’affilée, Primoz Roglic a terminé la Vuelta le maillot rojo sur les épaules. Il devient le troisième coureur de l’histoire à accomplir une telle prouesse et le premier depuis Roberto Heras en 2005.

Article rédigé par franceinfo: sport - Elias Lemercier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Primoz Roglic et la Jumbo-Visma ont remporté une troisième Vuelta d'affilée dimanche.  (MIGUEL RIOPA / AFP)

Si le jaune le fuit sur les Champs-Elysées, le rouge lui est collé à la peau. Primoz Roglic (Jumbo-Visma) a remporté dimanche 5 septembre sa troisième Vuelta d’affilée (2019, 2020, 2021) et rejoint Tony Rominger et Alberto Contador au sanctuaire des triple vainqueurs du Tour d’Espagne. Seul Roberto Heras, quatre succès, fait mieux.

Une victoire acquise sans encombre : personne n’a semblé en mesure de faire chuter le Slovène (31 ans), même quand celui-ci s’est fait déposséder à deux reprises de son maillot rouge. Avec 4'42 d'avance sur son dauphin Enric Mas (Movistar), il faut remonter à 1997 pour trouver un tel écart entre le premier et le deuxième du général. En plus du maillot rouge, le coureur de la Jumbo Visma a remporté quatre victoires d'étape dont les deux contre-la-montre. Une vraie démonstration de polyvalence de la part du coureur de 31 ans.

Roglic et les autres

Face à un plateau très relevé - Egan Bernal, Adam Yates, Enric Mas, Miguel Angel Lopez - on pouvait s’attendre à une Vuelta indécise, qui allait se jouer jusque dans les derniers jours. Mais les acteurs du peloton ont vite compris qu’il y avait Primoz Roglic et les autres.

Dès la première étape, le Slovène a annoncé la couleur avec une victoire sur le contre-la-montre et la prise du maillot rouge. À la veille du premier jour de repos, Roglic avait relégué ses principaux concurrents à plus d’une minute, dont les Ineos-Grenadiers Egan Bernal et Adam Yates à 1'52 et 2'07 respectivement.

Seul Enric Mas (Movistar) pointait en-dessous de la minute. L'Espagnol, incapable de combler son retard pendant les sept jours qui ont suivi, a cédé dès la première accélération en haute montagne du Slovène. C’était lors de la 17e étape et le coureur de la Movistar a été relégué à 2'22'' au général. Au terme de la dernière étape, l'Espagnol, toujours deuxième, était à 4'42", du jamais vu depuis 24 ans. 

Car ce fut la force principale de Primoz Roglic sur cette Vuelta. En prenant le meilleur sur ses concurrents dès la première étape, le Slovène s’est vite mis à l'abri, obligeant le reste des formations à se dévoiler pour espérer accrocher quelque chose. Et au final, Roglic a pour la plupart du temps été le spectateur de la bataille pour le podium entre les Movistar, Ineos et la Bahrain-Victorious, se contentant de suivre sans grand mal les attaques de ses adversaires, dirigées vers lui ou pas.

Dominant, tout le temps, partout

Mais Primoz Roglic n’est pas juste un gestionnaire, c’est aussi un vainqueur d'exception. Après avoir remporté quatre victoires d’étape en 2020, le champion olympique du contre-la-montre a récidivé en récoltant trois bouquets sur la Vuelta 2021, sur des profils à chaque fois différents.

Sur le contre-la-montre, lors de la 1ère étape et la 21e, en haut d’un mur lors de la 11e, puis en haute montagne en solitaire au sommet des lacs de Covadonga lors de la 17e, Roglic a fait tout bien, partout. Une leçon de polyvalence qui en fait un des coureurs de Grand Tour les plus complets du circuit et peut-être un des meilleurs de l’histoire.

Entouré par une solide et stratège Jumbo-Visma

S’il était souvent seul à l’arrivée, Primoz Roglic a une nouvelle fois été entouré par une formation Jumbo-Visma souveraine, qui a dicté son rythme sur la course. Jamais piégée, la formation néerlandaise a su faire des choix forts pour mettre toutes les chances de son côté et ramener une nouvelle fois le maillot rouge à la maison.

La plus parlante a été la décision de délaisser volontairement le maillot rouge lors de la 10e étape au profit du Norvégien Christian Odd Eiking. Le coureur de la Wanty s'est chargé de le garder une semaine au chaud avant de le rendre au Slovène.

Une tactique qui permettait entre autres de se débarrasser, pendant la deuxième et le début de la troisième semaine de course, de la pression qui va avec le statut de leader du général. Cela permettait aussi d’épargner à Roglic les obligations médiatiques qui vont avec le maillot rouge. Pas de protocole d’après étape et un précieux gain de temps pour la récupération.

L'expérience du Tour de France 2020, où le Slovène avait gardé le maillot jaune pendant 11 jours pour le perdre lors de l'avant dernière étape, a laissé des traces et la Jumbo-Visma a certainement appris de ses erreurs.

Sepp Kuss, un lieutenant aux allures de leader

Mais si la tactique a été solide, les coéquipiers de Primoz Roglic l'ont été tout autant. À commencer par Sepp Kuss, qui a montré de nouveau qu’il était un des meilleurs lieutenants du Slovène, capable de briller sur n’importe quel profil. L'Américain, quatre fois dans le top 10 d'étape, est de plus en plus fort en montagne et pourrait, un jour, endosser le rôle de leader sur un Grand Tour.

À 34 ans, Steven Kruijswijk a lui fait parler toute son expérience et sa sagesse. Le coéquipier idéal par définition qui amène assurance dès que la route s'èleve. Le tout forme une équipe rodée, qui a permis à Primoz Roglic d'être entouré la majorité du temps avant de prendre seul son destin en main.

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