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Pozzato prince de la frime et des pavés

Le cyclisme a retrouvé l'élégant "Pippo", alias Filippo Pozzato, prince de la frime et des pavés, rival annoncé de Tom Boonen dimanche prochain dans Paris -Roubaix .
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

A Audenarde, "Pippo" n'a été devancé que par Boonen dimanche à l'arrivée du Tour des Flandres. A Roubaix, une arrivée dans un ordre semblable (ou inversé) n'est pas à exclure tant Pozzato a paru effacer les pavés de son style magistral, quasi-félin, tout en fluidité et puissance aérienne. L'Italien a vite effacé sa déception du moment. "Je suis content parce que peu de personnes croyaient que je pouvais être compétitif pour les Flandres", a commenté le Vénétien sans même avoir besoin de rappeler le compte à rebours auquel il a dû sacrifier après sa chute du 9 février, au Tour du Qatar, pour récupérer d'une fracture de la clavicule droite. "Pippo", qui ne craint pas les positions tranchées, a également dévié vers la polémique afin de régler quelques comptes: "J'ai montré à tous les journalistes qui continuent à me critiquer gratuitement, et pas seulement à eux, que quand une équipe me fait confiance, je donne tout." Car, Pozzato (en pourparlers avec Europcar à la fin de la saison dernière) court cette année sous les couleurs d'une équipe de deuxième division, Farnese Vini, après avoir accompli l'essentiel de sa carrière dans des équipes de premier plan depuis ses débuts précoces en 2000, à... 18 ans, dans le vivier de l'équipe Mapei (à côté de Cancellara notamment). Douze ans plus tard, son compte en banque s'est garni copieusement, son palmarès un peu moins. Milan-Sanremo (2006) reste surtout la seule grande classique gagnée par le prince du cyclisme italien dont la dernière saison, dans la formation Katusha, a surtout été marquée par un différend avec ses dirigeants.

Sous la coupe de Serge Parsani, l'un des directeurs sportifs qui le connaît le mieux, et de Luca Scinto, qui courut avec lui à ses débuts, Pozzato a retrouvé efficacité et flamboyance. Au point de tirer vers le haut l'équipe au maillot jaune fluo, très remarquée jusqu'à présent dans la campagne des classiques du Nord. S'il traîne avec lui une étiquette de suiveur, peu enclin à collaborer dans les échappées, depuis ses démêlés répétés avec le Belge Philippe Gilbert, l'ex-champion d'Italie et double vainqueur d'étape du Tour de France peut rétorquer à bon droit qu'il court pour la première place et qu'il utilise ses armes de puncheur pour le faire. Sur les pavés, l'Italien, fils d'une famille très aisée au point qu'il roulait déjà en Ferrari avant de devenir l'un des coureurs les mieux payés du peloton, a déjà montré courage et talent. Peut-il rivaliser avec Boonen ? L'histoire rappelle qu'en 2009, ce surdoué battait le Belge au sprint dans le GP E3 et qu'il aurait sans doute pu l'accompagner jusqu'au bout dans Paris -Roubaix s'il n'avait été distancé (2e) sur une erreur de placement au carrefour de l'Arbre. Pozzato, amateur de belles voitures et de jolies filles, aime paradoxalement la dureté du métier de coureur cycliste, jusque dans son aspect le plus éprouvant, à condition de nourrir un objectif motivant. Tel est celui qui, en octobre 2010, confessait dans une revue populaire de son pays être favorable au sexe avant les compétition. "Ca ne peut que faire du bien", disait le résident monégasque au physique de play-boy. Mais, ajoutait-il comme par dérision, "depuis des mois, je suis célibataire".

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