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Pat McQuaid tacle Greg LeMond à propos de l'Affaire Armstrong et de l'UCI

Après avoir rayé Lance Armstrong du palmarès du Tour de France, Pat McQuaid, le président de l'Union internationale de cyclisme (UCI), est revenu sur la crise que traverse le vélo. Bien ancré à son poste, il juge "arrogant" le comportement de Greg LeMond, le triple vainqueur de la Grande Boucle, qui s'est dit prêt à assurer la présidence de la fédération par intérim.
Article rédigé par franceinfo
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A la suite de la chute de Lance Armstrong, vous disiez en octobre que le cyclisme traversait une crise. Où en êtes-vous selon vous ?Pat Mc Quaid : "Nous sommes en train d'en sortir. D'une part, nous avons décidé de mettre en place une commission indépendante pour se pencher sur l'affaire Armstrong, ses trois membres sont des personnes de haut niveau. D'autre part, nous avons mis en place une grande consultation avec toutes les parties prenantes du cyclisme pour discuter de l'avenir."

Avez-vous été blessé par tous les appels à la démission ?PMcQ : "Personnellement ? Non ! La plupart des gens qui ont demandé ma démission ne sont pas impliqués dans le cyclisme. Alors moi, je crois qu'ils ne sont pas en droit de demander cela. Ceux qui sont parties prenantes du cyclisme avec lesquels je travaille au quotidien savent ce que je fais en tant que président. Depuis mon élection en 2005, j'avais deux grandes priorités, la mondialisation de notre sport et la lutte antidopage. Je n'ai pas encore terminé ces deux objectifs. Mais je pense qu'il y a assez de preuves aujourd'hui que le paysage est complètement différent qu'à l'époque Armstrong. Depuis ces appels comme vous dîtes, j'ai reçu beaucoup de soutien de fédérations nationales et de mon comité directeur."

Que répondez-vous à Greg LeMond, qui a dit que toute personne honorable démissionnerait dans votre situation ?PMcQ : "Greg était un très grand cycliste que je connais bien depuis l'époque où j'étais organisateur du Tour d'Irlande dans les années 80. Mais moi, je lui demande: « qu'avez-vous fait pour le cyclisme dans les 25 dernières années ? » La réponse est: rien. Il n'a fait que critiquer, sans s'impliquer. Je trouve que c'est un peu arrogant de dire qu'il est prêt à être président par intérim de l'UCI. L'UCI est une démocratie, il y a un système mis en place pour être élu. S'il veut, il a toujours la possibilité de demander le soutien de sa fédération nationale et de se présenter pour le poste en septembre prochain."

McQuaid : "Si LeMond veut être président, il peut se présenter en septembre prochain"

Le groupe qu'il a rejoint "Change cycling now" (Changer le cyclisme maintenant) peut-il apporter quelque chose au cyclisme selon vous ?PMcQ : "Ils n'ont pas discuté avec nous. Ils ont juste parlé de leurs intérêts pendant deux jours à Londres. Ce ne sont pas des membres du cyclisme. Ils n'ont pas de mandat, pas de statut, mais ils ont chacun des conflits d'intérêts. Pour moi, c'est clair que leur chef, Jaimie Fuller (le patron de l'équipementier australien Skins, NDLR), cherchait à faire un coup d'éclat pour son propre business. Il y a un journaliste qui veut vendre son livre qui sort prochainement, il y a un hématologiste qui dit avoir une méthode pour détecter les transfusions sanguines lors du prochain Tour de France. Pourquoi ne travaille-t-il pas avec l'UCI ou l'AMA (l'Agence mondiale antidopage) ?"

Si le rapport de la commission indépendante qui est attendu au plus tard le 1er juin conclut que l'UCI a, d'une façon ou d'une autre, protéger Lance Armstrong, que ferez-vous ?PMcQ : "Si le rapport fait des recommandations, nous les mettrons en place. S'ils disent que notre attitude n'était pas adéquate, nous prendrons des mesures pour que cela ne se reproduise pas à l'avenir avec une grande star. Mais, en tant que président, c'est normal que je connaisse les vedettes de notre sport, comme Cavendish, Boonen, Cancellara. On ne peut s'isoler dans une tour d'ivoire. Dans le rapport de l'Agence antidopage américaine (Usada) sur Armstrong, il y avait beaucoup d'accusations que nous n'acceptons pas. L'UCI est bien tranquille, et convaincue que la commission indépendante va montrer que ces allégations n'étaient pas justifiées car l'UCI a toujours été pionnière dans la lutte antidopage."

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