Cyclisme : Tadej Pogacar et Primoz Roglic, c'est reparti pour un tour
En remportant Paris-Nice et Tirreno-Adriatico dimanche, les deux Slovènes ont déjà intimidé la concurrence à moins de quatre mois du Tour de France.
Qui d'autres qu'eux deux ? Ils étaient chacun favoris de l'épreuve dans laquelle ils s'engageaient et ils ont assumé ce statut. Primoz Roglic et Tadej Pogacar se sont respectivement adjugé la victoire finale sur Paris-Nice et sur Tirreno-Adriatico, dimanche 13 mars. Déjà bien au-dessus de la mêlée des grimpeurs depuis 2020, les deux monstres slovènes ont prévenu la concurrence dès les premiers vrais tests, en vue des grands Tours de cette saison.
Quand Roglic a construit petit à petit son succès sur la Course au soleil pour entrer en mode gestion lors des deux dernières étapes, Pogacar, en bon cannibale, a décidé de ne pas laisser la moindre miette à ses adversaires en Italie, terminant avec deux victoires d'étapes et 1'52" d'avance sur son dauphin au classement général Jonas Vingegaard.
Un Cannibale affamé
Le vainqueur des deux derniers Tours de France ne s'est pas contenté d'attendre le sprint final pour s'offrir l'étape reine de Tirreno, avec la double ascension du Monte Carpegna. Il s'est envolé dans l'ascension finale pour s'imposer en solitaire avec plus d'une minute d'avance sur tout le monde.
Le patron, c'est lui : Tadej Pogacar ne laisse aucune chance à la concurrence sur le Monte Carpegna, et fonce vers la victoire finale ! #TirrenoAdriatico
— Eurosport France (@Eurosport_FR) March 12, 2022
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On s'attendait à retrouver en 2022 l'impitoyable leader d'UAE Emirates, mais peut-être pas avec un tel appétit, lui qui s'était déjà bien nourri en 2021 avec 13 victoires, dont le général du Tour de France, Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie. Tadej Pogacar est tout simplement en train de réaliser son début de saison le plus tonitruant chez les pros, avec déjà sept succès, tous en World Tour (en 14 jours de course).
"Je ne pense jamais que je suis imbattable, même quand je suis premier. Je pense toujours que quelqu'un peut revenir, me reprendre et attaquer. Je fais toujours attention, je ne sous-estime jamais personne", a-t-il tenté de nuancer en conférence de presse samedi. La question se pose pourtant, tant le natif de Klanec est indébordable, surtout dans les épreuves par étapes. Il a remporté sept des huit dernières épreuves de ce genre auxquelles il a pris part, n'échouant que sur le Tour du Pays basque la saison précédente (3e derrière Roglic et Vingegaard).
Roglic et la force du collectif
La surpuissance de Pogacar est telle qu'elle a fini par rendre son humanité à Primoz Roglic. S'il n'a pas autant écrasé Paris-Nice que son compatriote a toisé l'Italie, l'ancien sauteur à ski a donné l'impression de ne pas avoir eu à tout donner pour lever les bras à Nice. Il faut dire que ses deux chutes, qui lui ont coûté les lauriers aux portes du sacre il y a un an, ont dû le refroidir.
Roglic a fait dans la mesure et a pu compter sur la puissance de la Jumbo-Visma. C'est en prenant la fuite dès le final de la première étape, avec ses deux coéquipiers Christophe Laporte et Wout Van Aert, qu'il a pu prendre plus de vingt secondes sur tous ses principaux concurrents. Ecart qu'il a accru dans son exercice de prédilection mercredi, le contre-la-montre, avant de toiser les grimpeurs, les laissant revenir après les avoir mis dans le rouge sur les pentes du col de Turini, samedi. La petite frayeur de la dernière journée, à la suite de l'échappée de Simon Yates, a été circonscrite par le travail de Wout van Aert, pour maintenir enfin ce maillot jaune sur les épaules de son leader à Nice.
À la recherche des rivaux
Après avoir étendu son royaume ces dernières saisons, la Slovénie en consolide les fondations. À moins de quatre mois du Tour de France, on se demande bien qui pourrait contester la plus haute marche du podium sur les Champs-Elysées aux deux Slovènes. Parmi les récents vainqueurs en grand Tour, Egan Bernal a encore de longs mois de rééducation devant lui après son accident de début de saison. Et le champion olympique Richard Carapaz est très loin du compte pour le moment puisqu'il n'a pas terminé ni Tirreno-Adriatico, ni l'Etoile de Bessèges, ni le Tour de la Provence.
Il y avait de grands espoirs autour de Remco Evenepoel, mais son premier test sur trois semaines lors du dernier Giro, conclu par un abandon avant la 18e étape, et ses difficultés affichées dès la première des deux ascensions du Monte Carpegna samedi sur Tirreno, l'ont fait passer au second plan. Quant à Jonas Vingegaard, dauphin de Pogacar sur la dernière Grande Boucle, il a encore été le plus proche du Slovène en Italie, mais toujours loin de sa roue. Et il n'avait pu s'exprimer l'an dernier sur le Tour qu'après l'abandon de Roglic, son leader au départ qui devrait encore l'être en 2022.
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