Mission réussie pour Rolland et Pinot
« Si Pierre fait un temps comme moi, ce n’est pas bon signe. » Entre un Thomas Voeckler fatigué et non concerné par le classement général et Pierre Rolland occupé par la défense de sa 8e place, il n’y avait pas photo. C’est le cas de 90% du peloton qui attend patiemment que les leaders s’expliquent une dernière fois avant le show parisien. En partant après ses rivaux, Rolland avait un avantage. Il allait pouvoir calquer son rythme sur les hommes parti devant. Mais Europcar en a vraiment contre les oreillettes car l’Orléanais se retrouvait très vite sans radio. « Je n’ai pas eu d’info car la radio ne marchait pas. Ça a du se débrancher derrière. » En aveugle, Rolland tournait autant les jambes que possibles sur les longues lignes droites de la Bauce. Heureusement, si le chrono n’était pas très bon (64e à 6’14’’), la place était sauvée. « Le chrono n’est pas mon truc et on me le dit assez souvent, râlait-il après l’arrivée. Je vais tout faire pour m’améliorer car c’est trop important. J’ai perdu 4’50’’ à Besançon et là 6’14’’. » 10e du Tour 2011, Rolland était tout heureux de sa progression vers le haut du classement général. « Je suis content de moi car on disait ce matin que je finirai 11e ou 12e, que tout le monde allait me passer devant, explique-t-il. J’ai tenu mon rang et je suis fier de moi. Je sors encore grandi et j’ai prouvé qu’on pouvait compter sur moi dans le futur. D’année en année je m’améliore. Je ne vais pas passer de la 50e à la 1ère place en un an. Ma progression est constante et régulière. Je vois des panneaux ‘’Rolland pour longtemps’’. J’espère que les gens ne se trompent pas. » A lui de faire encore mieux en 2013.
Avec Nicolas Roche et Andreas Klöden à ses trousses, Thibaut Pinot était le plus exposé des Français. Grimpeur de grande classe, le jeune Français dispose d’exceptionnelles qualités de récupération. 41e à 5’31’’ de Wiggins, le Franc-Comtois a fait mieux que limiter la casse et sauve sa dixième place pour 37 secondes. Vainqueur d’étape à Porrentruy et dans le top 10 pour son premier Tour, la performance du prodige de la FDJ-Bigmat est exceptionnelle. « C’est une super satisfaction. Deux victoires et un top 10, c’est super pour moi et l’équipe. J’espère faire aussi bien voir mieux l’an prochain. Thomas Voeckler n’est plus l’avenir du cyclisme français mais il sublime le présent. Les pois sur le dos pour de bon, le chouchou du public a donné ce qu’il pouvait. Vu son état de fatigue, c’était trop peu pour réaliser un bon temps. « J’était ni à bloc, ni en touriste, raconte-t-il. Sur 53 km, avec le vent, c’était difficile. C’est vraiment pour les très gros rouleurs contrairement à l’an dernier à Grenoble. Après trois semaines, ça fait mal aux jambes. J’ai fait comme je pouvais. Il me faut une motivation, un but pour aller loin dans la souffrance. Comme c’est à chaque fois le cas dans les chronos. Sans but, c’est difficile dans la tête. J’essaie de savourer mais je prends ça avec prudence car ça peut aller vite dans les deux sens. » Demain, grâce au classement de la montagne, il sera sur le podium à Paris pour la première fois de sa carrière. Il n‘est jamais trop tard pour commencer.
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