Madiot: "Démare manque encore de vista"
C'est avec de grosses plaies au niveau des coudes, témoins de ses chutes en début de course, mais souriant, qu'Arnaud Démare s'est présenté devant le bus de la FDJ.fr ce jeudi soir. Huit jours après sa troisième place encourageante à Lille, le Beauvaisien a remis ça à Saint-Etienne. Et son directeur sportif, Marc Madiot, ne s’y était pas vraiment préparé. "Physiquement, il était entamé depuis quelques jours, explique-t-il. Le retrouver dans le sprint, c’est déjà une bonne nouvelle : cela montre qu’il a récupéré et qu’il a assimilé les premières étapes de montagne".
Le champion de France avait davantage préparé son coup. "Depuis une semaine, Mickaël (Delage) me dit : ‘celle-là, on peut essayer, celle-là on peut essayer !’. Moi, avec les galères que j’ai eues ces derniers jours, je ne donnais pas cher de ma peau". Lâché dans les premières pentes des massifs traversés par le peloton depuis une semaine, Madiot estime paradoxalement que "les Vosges lui ont fait beaucoup de bien au niveau de la tête. Ce sont quand même des étapes très difficiles, il est plus décontracté maintenant".
"Si c'était à refaire, je n'aurais pas fait le même sprint"
Et franchement, cela se voit. En passant les difficultés de l’étape vallonnée du jour pour jouer le coup dans le sprint final, le jeune Tricolore confirme qu’il a tourné la page du début de Tour, en Angleterre, où il avait complètement raté ses deux premières tentatives. Malgré un final "long, usant", et un dernier faux-plat montant casse-pattes ("enfin, ils appellent ça un faux plat mais c’était une belle petite bosse"), il a tenu. Et remercie son équipier : "Mickaël Delage a fait beaucoup d’efforts dans le vent pour m’abriter, me replacer, raconte-t-il. Je devais être l’un des seuls à avoir encore l’un de mes équipiers à 500 mètres".
Alors, que manque-t-il encore à Démare pour chercher la victoire ? Madiot estime qu’il n'a pas encore assez de "vista". Le jeune sprinteur préfère lui évoquer un manque "de chance, d’expérience". Et continue de gonfler son amibition et ses exigences. "Si c’était à faire, je n’aurais sans doute pas fait le même sprint, assure-t-il. Je n’aurais pas attendu que ça soit lancé, j’y serais allé sur l’extérieur. J’attends, j’attends... (il souffle) Il faudra que je prenne les devants sur les prochains sprints". "Troisième, c’est bien", tempère son DS. Mais Démare n’en est déjà plus là : "Je suis rassuré : je me dis que finalement, ça peut le faire."
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