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Liège-Bastogne-Liège : Pour sa première en arc-en-ciel, Alaphilippe peut mettre fin à 40 ans de disette tricolore

Pour sa première course avec le maillot de champion du monde sur le dos, Julian Alaphilippe s’attaque à un Monument du cyclisme : Liège-Bastogne-Liège, la doyenne des classiques. Après avoir fait l’impasse sur la Flèche Wallonne mercredi, le puncheur tricolore fait partie des favoris du jour, et veut mettre fin à 40 ans sans victoire française à Liège. Une éternité. 
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
  (DARIO BELINGHERI / ANSA)

Dimanche 27 septembre à Imola, Julian Alaphilippe a mis fin à 23 ans d’attente en devenant le premier Français champion du monde de cyclisme depuis Laurent Brochard en 1997. Une semaine plus tard, le puncheur à la barbichette va étrenner pour la première fois sa nouvelle tunique arc-en-ciel, la plus belle du peloton et peut-être même du monde du sport, sur les routes ardennaises entre Liège, Bastogne, et Liège. Deuxième de la doyenne des classiques en 2015 derrière Valverde, Alaphilippe s’y était révélé. Cinq ans plus tard, il entend bien enfin s’imposer à Liège, et mettre fin à 40 ans de disette tricolore dans les Ardennes belges. Rien que ça.

Le Blaireau, dernier vainqueur 

Neige-Bastogne-Neige. Ainsi a été renommée la dernière victoire française à Liège en 1980, signée Bernard Hinault sous la neige des Ardennes, ce qui avait valu au Blaireau de terminer avec de sévères engelures aux mains. Depuis ce succès homérique : plus rien, ou presque, avec des deuxièmes places signées Fabrice Philippot (1989), Jean-Claude Leclercq (1990), Laurent Jalabert (1997, 1998) et … Julian Alaphilippe (2015). De révélation en 2015, ce dernier est aujourd’hui devenu grand favori de la course, aux côtés de Marc Hirschi ou Wout Van Aert, pour ne citer qu’eux. Un statut que le Français, dévoreur de courses d’un jour, a acquis depuis quelques années maintenant, mais que sa victoire aux mondiaux a renforcé.

“C’est une des plus belles courses du calendrier. Le championnat du monde, c’était le Graal pour moi. Derrière, je place des courses comme Liège.” 

"J’ai compris à mon retour en France ce que j’avais réalisé. En voyant les unes des journaux et les gens qui m’attendaient à l’aéroport. Et le nombre de messages que j’ai reçus de la part des coureurs m’a fait chaud au cœur. Des témoignages de grands champions qui m’ont dit qu’ils étaient heureux que ce soit moi qui porte ce maillot, que j’étais un beau représentant du cyclisme", expliquait-il à l’Equipe samedi. Pour s’en remettre, Alaphilippe a fait l’impasse sur la Flèche Wallonne mercredi, dont il est double tenant du titre. "Je savais que j’allais avoir du mal à assimiler tout ce qui allait se passer et que, si je voulais garder une bonne condition physique et mentale pour Liège, il fallait que je coupe. Ça m’a laissé du temps pour me poser et réaliser ce que je venais de faire, ça m’a fait du bien", poursuivait-il toujours dans le quotidien.

Du beau monde au départ

Ce dimanche matin, le nouveau champion du monde sera bien au départ de Liège-Bastogne-Liège, et forcément au centre de toutes les attentions pour sa première course avec le maillot irisé. "Quand j’ai enfilé l’équipement complet pour la première fois, j’ai compris que c’était exceptionnel, qu’il faillait que j’en profite. J’ignore si ce maillot va me faire rouler plus vite mais c’est une motivation supplémentaire", assurait-il à l’Equipe, ne cachant pas ses ambitions pour la Doyenne : "C’est une des plus belles courses du calendrier. Le championnat du monde, c’était le Graal pour moi. Derrière, je place des courses comme Liège". La concurrence - dense et fournie - est prévenue. 

Car pour cette 106e édition, la Doyenne des classiques poursuit sa cure de jouvence et attire de nouveau le gratin de la pédale. Ce regain d’intérêt a été initié par l’instauration d’un nouveau tracé l’année dernière. L’arrivée sur la côte de Saint-Nicolas dans la banlieue de Liège, à Ans, a été supprimée. Comme par le passé, la ligne est depuis tracée dans les rues de Liège, pour favoriser des attaques décisives plus tôt dans la course, là où Liège-Bastogne-Liège était devenue prévisible et se jouait systématiquement dans son final. Un comble, vu le parcours. En effet, après 100 premiers kilomètres plats ou presque, le retour de Bastogne transforme l’épreuve en course d’élimination avec 11 difficultés au programme.

Avec cette nouvelle arrivée, l’Ardennaise a retrouvé ses lettres de noblesse, et l’intérêt du peloton. Autrement dit, ce sera compliqué pour Julian Alaphilippe, encore plus attendu et surveillé à cause de son maillot arc-en-ciel, et face à tous les cadors du dernier Tour de France, ou presque, venus au départ avec l’intention de gagner. Cela dit, c’est une configuration assez semblable à celle avant le départ des mondiaux dimanche dernier à Imola. Alors, une semaine après avoir effacé une attente de 23 ans, Julian Alaphilippe en effacera-t-il une autre de 40 ans ? 

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