Le cyclisme a besoin d'une révolution, selon l'ex-patron d'ASO Patrice Clerc
L'ancien dirigeant de la société organisatrice (Amaury Sport Organisation) a mis en cause "le virage industriel" décidé par le groupe Amaury en 2008 lors de la fin de son conflit avec l'Union cycliste internationale (UCI). "L'entreprise a choisi de changer de posture par rapport au dopage en décidant de ne plus intervenir dans la politique de ce sport pour endosser uniquement le rôle, plus confortable, de l'organisateur. A cette époque, j'ai clairement expliqué qu'on ne pouvait pas pactiser avec l'UCI, car elle était infréquentable. C'est l'une des raisons pour laquelle je me suis fait mettre à la porte d'ASO", a estimé Patrice Clerc.
"ASO a-t-il une responsabilité, un devoir d'ingérence dans la politique antidopage sur le Tour de France ? Si on considère que oui, ASO ne peut pas rester dans une posture de neutralité et continuer à se défausser sur l'UCI", a-t-il ajouté. Patrice Clerc a dirigé la société organisatrice du Tour de 2000 à 2008, soit l'essentiel de la période de domination de Lance Armstrong, qui a été déchu lundi pour dopage de ses sept victoires (1999 à 2005).
"Il faut un grand coup de balai, a estimé l'ancien patron d'ASO. Armstrong est mort, paix à son âme. Mais aujourd'hui, il faut démonter le système qui a permis ça. Si on ne le démonte pas, si on n'identifie pas ce qui n'a pas marché, le vélo ne s'en sortira pas. Or, le système sur lequel ont prospéré ces pratiques est toujours le même. Les hommes sont les mêmes: des juristes aux financiers de l'UCI, les manageurs des équipes...". "Le succès du Tour ne se dément pas", a conclu Patrice Clerc. "La chute d'Armstrong est le dernier épisode du formidable feuilleton du Tour de France qui va fêter sa 100e édition ! Je crains donc que cette révolution ne se produise jamais".
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