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Le bâton de gendarme dans les roues du cyclisme français

Est-ce la fin des courses cyclistes professionnelles en France ? La question est posée après l'arrêté publié fin octobre qui augmente fortement le tarif horaire par gendarme sur les manifestations sportives. Gros consommateur de forces de l'ordre, le foot est visé mais c'est le cyclisme qui risque de trinquer. En passant de 2,40 euros à plus de 12 euros puis 20 euros en 2014, des courses pourraient disparaître et peut-être des équipes, faute de calendrier.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
 

Le cyclisme est un sport de passionnés et bien souvent de bénévoles. Organiser des courses n'a jamais fait gagner d'argent. Avec l'arrêté pris en octobre, ce sont des courses à perte qui verront le jour. Autant dire des courses qui ne verront plus jamais le jour, faute d'avoir le budget nécessaire pour assurer la sécurité. Un gendarme d'aujourd'hui en vaut cinq d'hier. L'augmentation est trop lourde pour certaines épreuves tout juste à l'équilibre. Le Tour de Normandie, organisé chaque année en mars, voit ainsi sa facture grimper de plus de 30.000 euros. Comme l'épreuve normande ou encore les 4 Jours de Dunkerque dont l'organisateur a déjà annoncé qu'il ne pourrait faire face en 2011 si aucune solution n'est trouvée, l'Etoile de Bessèges, qui ouvre traditionnellement la saison européenne début février, est directement menacée. Le menace est bien réelle et dès l'année prochaine.

D'où le coup de gueule de Marc Madiot, président de la Ligue nationale de cyclisme, aujourd'hui auprès de l'AFP. "Il faut savoir que que 80 % des frais pour la sécurité doivent être acquittés par les organisateurs avant le départ des courses", explique Marc Madiot, président de la Ligue nationale du cyclisme, engagé dans une course contre-la-montre pour débloquer la situation en plein coeur de l'hiver. "Les organisateurs, bénévoles le plus souvent, ne pourront pas faire face et le risque d'annulation des courses est très élevé pour cette raison budgétaire. La mesure a été prise, nous a-t-on dit, par rapport aux forces de sécurité qui sont mobilisées aux abords des stades de foot en cas de problèmes, mais c'est le cyclisme qui est touché de plein fouet."

La sonnette d'alarme a été tirée par la Fédération, la Ligue et les organisateurs. Elle a, semble-t-il, été entendue par les pouvoirs publics qui promettent d'aider le cyclisme à passer l'obstacle. "Ils seront à nouveau reçus la semaine prochaine afin de les rassurer et de trouver ensemble les meilleures solutions possibles pour ne pas mettre en péril les courses cyclistes", a-t-on indiqué au ministère de l'Intérieur. En supprimant cet arrêté ou en taxant uniquement les sports ciblés par cette mesure ?

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