La reconstruction d’Haïti passera par l’axe Canada-USA-Brésil
La constitution de ce trio sonne comme une évidence. Au regard de la proximité géographique, l’alliance des Etats-Unis du Canada et du Brésil pour piloter la reconstruction d’Haïti est logique. Barack Obama a aussi fait en sorte que le leadership américain paraisse naturel. Il "existe des liens étroits" entre les Etats-Unis et "un voisin qui n’est distant que de quelques centaines de kilomètres au sud de nos côtes" a déclaré le président américain dans une tribune parue mercredi dans Newsweek et Le Monde. Barack Obama n’a tout de même pas oublié de souligner qu’ils entendent travailler "en étroite collaboration" avec les autres pays des Nations unies.
Les Américains sont restés dix-neuf ans sur l’île après y avoir débarqué en 1915. Plus récemment, hostiles au premier Président démocratiquement élu, Jean-Bertrand Aristide, la Maison Blanche a bloqué l’aide à destination d’Haïti. L’aura de Barack Obama et peut-être sa couleur de peau inspirent désormais confiance aux Haïtiens. L’urgence de la situation a effacé la méfiance que peuvent inspirer les Etats-Unis. Aujourd’hui à Port-au-Prince la population ne parle plus d’ingérence. Elle réclame au contraire avec force que les troupes américaines aident les forces locales à rétablir l’ordre dans les rues de la capitale.
Une conférence à Montréal pour clarifier le rôle de chacun
La France a semblé sur la défensive face à ce leadership et cet axe américain qui se dessine pour relever le pays de la désolation. L’absence de message clair et fort de L’Europe n’a rien arrangé. Selon Philippe Moreau-Defarges, chercheur à l’Institut français des relations internationales, s’il n’y pas de "mainmise américaine sur Haïti", cependant les Américains y ont "des intérêts extrêmement importants", notamment en ce qui concerne les flux migratoires.
La prochaine conférence de Montréal le 25 janvier prochain, à laquelle se rendra le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, devrait contribuer à apaiser d’éventuelles tensions. Selon le chef de la diplomatie canadienne, Lawrence Cannon, elle "servira à établir une vision claire et commune entre les partenaires clés qui participent aux efforts de secours".
Caroline Caldier avec agences
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