La presse rend hommage à Fignon
Sa mort a choqué. Pas simplement les amoureux du cyclisme mais une génération entière qui avait admiré ses exploits dans le Tour de France durant les années 80. Depuis deux ans, sa lutte contre un cancer des voies digestives avait ému des millions de téléspectateurs, qui l'avaient vu s'affaiblir au fil de ses commentaires. C'est en toute logique, et pudeur, que la presse lui rend hommage ce mercredi.
Dans l'Union, Jean-Claude Roussel manie la formule habilement. Déplorant d'abord une "saloperie de cancer qui l'a emporté après des mois et des mois d'une lutte malheureusement inégale. [...]" avant de conclure : "Lui qui a tant gagné contre la montre a perdu contre la mort."
Le Courrier de l'Ouest, quant à lui, revient sur le choc qu'à été l'évolution de sa maladie. "Cet été, sa voix éraillée, aux échos d'outre-tombe, avait glacé d'effroi les téléspectateurs qui avaient mis quelques longues secondes à reconnaître leur héros. Une voix caverneuse qui résonnait comme un faire-part de décès déclamé publiquement avant l'heure."
La République du Centre, de son côté, met l'accent sur la lutte de l'homme contre le cancer. "On mesure encore plus aujourd'hui l'immensité de l'effort qui a été le sien pour repousser l'échéance. [...] Pour Fignon, le sport était un combat. Comme la vie. Il était permis de perdre. Mais la tête haute."
Dans les colonnes de l'Equipe, Gérard Ejnès s'interroge sur ce que laissera l'immense champion aux cheveux blonds à la postérité. "Que retiendra t-on de Laurent Fignon ? Une misère. Ces huit secondes qui l'ont privé d'un troisième succès dans le Tour de France en 1989 et lui ont plus sûrement pourri le restant de sa trop courte vie que quelques cochonneries ingurgitées à l'occasion."
La Presse de la Manche revient sur le caractère hors-norme du coureur. "Question de tempérament, sans doute. Laurent Fignon, une fois encore, n'a pu rester à l'abri du peloton. Il est parti devant, pour une ultime échappée. [...] A force de faire la course en tête, à 50 ans, il a franchi la ligne d'arrivée définitive."
En Italie également, la Gazetta dello Sport salue le départ du vainqueur 1989 du Giro d'un "Addio Professor Fignon", faisait allusion au surnom dont le cycliste avait été affublé à cause de ses lunettes et ses manières d'intellectuel.
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