La Grande Boucle, parfait prologue du Tour
Certains sont nés avec un ballon au pied, d’autres dans l’eau, mais François Nouel (Clovis Cornillac) lui a grandit sur des pédales. Celles des vélos qu’il vend désormais dans un magasin de cycles. Après avoir épousé l’espoir d’une carrière de haut niveau, il mène une vie de famille rangée (des vélos) et attend tous les étés afin de suivre comme des millions d’amateurs la Grande Boucle. Sans se douter qu’il va la vivre de bien plus près qu’il ne l’avait jamais rêvé. Pour ce rôle physique, Clovis Cornillac a suivi un entraînement costaud. Quatre mois à pédaler avant le début du tournage afin de "rendre crédible quelqu’un qui ne partait de rien", dixit Jonathan Tryoen, entraîneur au Stade Français section triathlon, qui a pris en charge la préparation de l’acteur. Et quatre mois, "c’est court", sourit Jonathan.
Le Ventoux, ça fait peur
Partir de loin en vélo, c’est l’expression consacrée lors d’un sprint notamment. Pour l’acteur, c’était donc le chemin qui lui restait à parcourir pour donner à son personnage la "caisse" et le physique d’un "bon cycliste". Ce qu’il est devenu. Faut dire qu’il en a bavé : régime (perte de 7 à 8 kilos), technique – "c’est la première fois qu’il pédalait sur un vélo de course de sa vie" - pour être en capacité d’avaler les kilomètres et supporter la charge de travail.
Au menu aussi, un stage d’un mois et demi sur les routes de France avec un plat de résistance, le Mont Ventoux en juin dernier. "Il n'était pas forcément serein, mais il l’a bien passé. Après ça, il a franchi un cap. Deux jours après il devait rouler 100km, il en a fait 130. Il savait désormais qu’il en était capable", se rappelle l’entraîneur. A l’image de son personnage, Clovis Cornillac a souffert avant de triompher.
Comédie populaire
Après "Jean-Philippe" notamment, où il s’attaquait au mythe vivant, Johnny Hallyday, Laurent Tuel a donc plongé sa caméra dans l’univers d’un autre monument de la culture populaire. Avec le soutien de l’organisateur Aso et de France Télévisions, lui et son équipe ont pu vivre de l’intérieur, les trois semaines du Tour, offrant ainsi au spectateur un mélange bienvenu d’images réelles et d’images filmées pour un rendu plus vrai que nature. Le village-départ, la caravane, la ferveur sur le bas côté, le dopage, aucun n’aspect n’a été oublié.
Clovis Cornillac transpire pour remporter ses deux combats : le petit (rallier l’arrivée tous les soirs) et le grand (reconstruire sa vie de famille). Animée par une ribambelle de seconds rôles savoureux (Ary Abitan en boss du peloton à l’accent italien, Bouli Lanners en directeur sportif magouilleur au grand cœur) et inattendus (on vous laisse les surprises), "La Grande Boucle" plonge dans l’ambiance du mois de juillet et se pose dans la grande tradition française d’un cinéma populaire et familial. Entre sourires et bons sentiments, elle est un parfait prologue avant la vraie. Celle qui déboulera sur les petits écrans le 29 juin.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.