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L'enquête de Stade 2 sur Chris Froome et les réponses de Dave Brailsford

Invité sur le plateau de Stade 2 après la 15e étape du Tour de France, Dave Brailsford manager de la Sky, a été amené à réagir à un reportage diffusé dans l'émission et montrant que Chris Froome atteint des données physiologiques "anormales" pour Pierre Sallet, spécialiste en la matière. Pour le Britannique, c'est très clair, "Chris Froome ne triche pas".
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Chris Froome (JEFF PACHOUD / AFP)

Après la polémique, les analyses scientifiques. La montée de la Pierre Saint-Martin de Chris Froome le 14 juillet dernier a été analysée par Pierre Sallet, docteur en physiologie et qui travaille pour Amaury Sport Organisation (ASO) pendant tout la durée du Tour de France. Ce dernier explique dans un sujet diffusé dans Stade 2 que le Britannique a développé 500 watts de puissance maximale aérobie (PMA) pendant les 40 minutes et 43 secondes de l’ascension. Pour que le chiffre soit parlant, la donnée est transformée en watts par kilogramme pour pouvoir comparer les individus. Pour Froome, on obtient 7.04 w/kg. 

Le reportage de Stade 2

Les performances de Froome analysées par Pierre Sallet

La communauté scientifique estime aujourd’hui qu’une valeur supérieure à 7 w/kg est « anormalement élevée ». Ce qui est donc le cas de Christopher Froome sur la Pierre Saint-Martin. Pierre Sallet ajoute que les seuls coureurs à avoir dépassé cette barre symbolique ont tous été pris pour dopage, citant Jan Ullrich et Lance Armstrong. Pour Pierre Sallet, aujourd’hui, les performances de Chris Froome sont « incompréhensibles » avec les données dont il dispose.

Dave Brailsford défend son coureur

Invité sur le plateau de Stade 2, Dave Brailsford a été amené à réagir à ce reportage. Le manager de la Sky a d’emblée remis en cause les relevés en insistant sur une phrase prononcée par Pierre Sallet : « Ce ne sont que des estimations ». 

Dave Brailsford défend Christopher Froome

Depuis la victoire de son protégé sur le Tour de France 2013, celui que la Reine d’Angleterre a anobli est sommé de questions autour du dopage. Pour Dave Brailsford, l’Union cycliste internationale (UCI) ne va pas assez loin dans sa lutte contre ce fléau qui a gangréné le vélo. Pour lui, le passeport biologique, qui permet aux instances de détecter des changements dans la composition du sang d’un athlète à intervalles réguliers, est une bonne chose, mais il propose de faire plus. Dave Brailsford propose, et ce depuis plusieurs mois, la création d’un passeport de puissance. Pour Stade 2, la tête à penser de la toute puissante Sky explique qu’on pourrait ainsi avoir les variations de puissance des coureurs pour voir si leur progression est constante ou non, si l’entraînement a des effets logiques ou pas.

"Chris ne triche pas"

Pour prouver l’innocence de son coureur et de son équipe, Dave Brailsford se dit prêt à accueillir un expert de l’UCI pour qu’il puisse voir comment son équipe travaille. Et le Britannique de proposer que ceci devienne une norme et que chaque équipe accueille « 24 heures sur 24 » un expert de l’UCI. En réponse aux chiffres révélés dans le reportage, le boss du Team Sky explique que oui « Chris Froome a une physiologie spéciale » mais que non « il ne triche pas ».

Pour Thierry Adam, qui commente le Tour de France pour France Télévisions, le plus spectaculaire à la Pierre Saint-Martin n’était pas le démarrage de Chris Froome mais les défaillances de ses adversaires. Selon Dave Brailsford, Alberto Contador « n’est pas au niveau du Giro sinon il y aurait une très belle bagarre » et Vincenzo Nibali « n’est pas au niveau de 2014 ». Le manager de la Sky se méfie en revanche de Nairo Quintana qu’il voit progresser de jour en jour et dont il faudra se méfier en troisième semaine, dans les Alpes selon lui.

Ouvrir les données de puissance

A la lumière ces échanges, Il apparaîtrait en fait intéressant de connaître aussi les données de puissance des adversaires de Christopher Froome afin de savoir si effectivement le Britannique évolue sur une autre planète ou si un Nairo Quintana, par exemple, n’est pas si loin. Plus intéressant encore, comparer par exemple la PMA de Vincenzo Nibali en 2014 à celle de 2015, afin de déterminer si oui ou non le « Requin de Messine » est en méforme cette année ou si le niveau a brutalement explosé avec la présent de Froome. Reste que Christopher Froome est un champion. Connaît-on réellement les limites d’un champion ?

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