Kittel rêve de gâcher la fête de Cavendish
S’il n’a pas reçu la même ovation que Cav’, jeudi soir lors de la présentation officielle des coureurs dans une Leeds Arena surchauffée, Marcel Kittel s’attendait peut-être à pire. Devant un auditoire visiblement décidé à célébrer la Grande Boucle plutôt qu’à attiser les rivalités, le quadruple vainqueur d’étape de la dernière édition a eu droit à des applaudissements nourris. Cela pourrait bien ne pas durer.
Le public anglais lui pardonnerait-il en effet de venir clouer le bec à Mark Cavendish, dans la ville où sa mère est née, là où habitent ses grands-parents, dans la région où il passait tous ses étés étant petit ? L’homme aux 25 victoires d’étape sur le Tour n’a qu’un seul souhait : y décrocher un 26e succès et endosser, pour la première fois de sa carrière, le Maillot Jaune. "Cela serait merveilleux", a-t-il lâché jeudi en conférence de presse. Mais Marcel Kittel ne voit en Cav’ qu’un adversaire de plus. "Nous nous adressons de temps en temps la parole mais nous sommes concurrents sur le vélo, a-t-il déclaré à nos confrères du quotidien Het Laatste Nieuws. A partir du moment où il y a cette concurrence, nous ne pouvons pas être amis".
"Déjà les mains un peu moites"
Le ton est donné. Et Cavendish sait qu’il peut prendre cette menace au sérieux : en 2013, sur les routes françaises, Kittel avait levé les bras à quatre reprises, dont la première étape, en Corse, et la dernière sur les Champs-Elysées. Lors du Giro, en mai, l’Allemand n’avait couru que trois étapes avant de jeter l’éponge, malade. Il en avait gagné deux. "Je suis resté cloué au lit pendant quasiment une semaine, explique le sprinteur de 26 ans. Je me suis même demandé si je serai prêt pour le Tour, mais ça va."
Si les 190 kilomètres entre Leeds et Harrogate s’achèvent comme prévu par un sprint massif, Kittel et Cavendish, qui possèdent deux des meilleurs trains du peloton, pourront alors se livrer un duel d’autant plus épique qu’il est quasi-inédit cette saison. "On n’a pas beaucoup couru sur les mêmes courses, confirme l’Allemand. Rien qu’à y penser, j’en ai déjà les mains un peu moites." Comme à son habitude, le leader d’Omega-Pharma s’est lui montré beaucoup plus confiant, estimant avec le sourire que personne ne saura lui "faire de l’ombre". Kittel, le doigt sur les lèvres (voir photo), entend bien le faire mentir.
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