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Kern sur un nuage

Papa depuis jeudi d’un petit Tom, Christophe Kern n’est pas encore redescendu de son nuage. Le coureur d’Europcar a pris la roue d’Anthony Roux avec Michael Morkov et s’est embarqué pour une belle journée à l’avant du Tour de France entre Visé et Tournai.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Christophe Kern (Europcar) échappé sur le Tour de France 2012 (YORICK JANSENS / MAXPPP)

 

« Alors Christophe, tu t’es découenné la gueule ? » « Je me suis débloqué. » Quand Christophe Kern retourne à son bus sous les yeux et la gouaille de Jean-René Bernaudeau, le sourire ne l’a toujours pas quitté. Et pour cause, l’Alsacien vit à 100 à l’heure sa vie d’homme et de sportif. Présent à la naissance de son fils jeudi à Strasbourg, Kern est revenu comme une balle sur le Tour. En déficit de kilomètres par rapport à ces équipiers, il avait besoin d’un peu de foncier. Partir dans une étape plate comme une crêpe et défier une meute de sprinteurs à l’appétit féroce. Pas de quoi stopper l’euphorie de Kern. « Ça a pris après le 20e kilomètre, raconte-t-il. Personne ne voulait y aller. Roux a attaqué et j’ai suivi. Morkov est venu avec nous. »

Effort minimum, plaisir maximum

Le porteur du maillot à pois n’était pas là pour rouler mais pour prendre des points. « Il n’était intéressé que par le grimpeur en haut de la Citadelle de Namur. Il a pris son point et après il ne voulait plus rouler. » Heureusement, Kern n’est pas seul. Avec Roux, il assure la moitié des relais avant de renoncer face au retour du peloton. « Il y avait très peu de chance d’aller au bout, lâche-t-il. On n’y a pas cru. On a passé une belle journée devant, c’est toujours bon pour le moral. Je me suis fait plaisir. » Avant l’étape corsée de Boulogne-sur-Mer, ces coups de pédale en tête auraient pu être difficile à effacer. Pas de souci pour Kern « On est parti sans faire d’effort. On a géré car on ne s’est jamais mis au maximum, avance l’Alsacien. C’est sûr qu’on fait un peu plus d’effort que dans le peloton mais on ne s’est pas livré à fond. Une bonne nuit là-dessus et on va vite récupérer, ce n’est pas un souci. »

J'étais en première ligne...

Patron d’Europcar, Jean-René Bernaudeau aurait pu avoir le sourire jaune après avoir demandé à ses coureurs de ne pas bouger aujourd’hui. « La consigne était de rester dans le peloton, avoue Kern. Comme ça ne partait pas, on a un peu parlé dans l’oreillette. On nous a dit d’y aller si un coup partait. Comme j’étais en première ligne… » Bernaudeau n’est pas fâché. Au contraire. Il aime voir son coureur avec la banane. Surtout Kern, souci à pied à cause d’une tendinite. « C’est bien pour Christophe. Il a besoin de faire des efforts, c’est un rouleur. Il avait du retard. Aujourd’hui presque plus. S’il y en a un qui devait faire cette échappée gratuite, c’est bien lui. Il a fait les sprints, il s’est amusé. Vous avez vu son sourire ? » Tout le monde l’a vu, y compris sa femme, tout juste rentrée à la maison avec son bébé. « La paternité me donne le moral. J’ai le sourire tous les jours, je suis heureux. » Si ça ne relance pas la natalité en France…

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