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Tour de France : Coup double pour Julian Alaphilippe, vainqueur de la 2e étape et nouveau maillot jaune

Au lendemain de la pluvieuse et chaotique première étape, le peloton avait (déjà) rendez-vous avec la montagne. Partis de Nice, les coureurs ont notamment affronté deux cols de première catégorie, avant de revenir sur la Promenade des Anglais où Julian Alaphilippe s’est imposé après une attaque pleine de punch à 13 km de l’arrivée. Sa première victoire de la saison, qui lui offre au passage le maillot jaune.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Julia Alaphilippe vainqueur sur la Promenade des Anglais, lors de la 2e étape du Tour de France 2020 (STEPHANE MAHE / POOL)

Comme l’année dernière lors de la troisième étape entre Binche et Epernay, Julian Alaphilippe (Deceuninck- Quick Step) s’offre le maillot jaune dès le début du Tour. Cette fois, il n’aura fallu que deux étapes au puncheur français pour décrocher une victoire. Et la manière ressemble étrangement à celle de l’an passé puisque, une nouvelle fois, le Français a attaqué dans une côté à 13 km de l’arrivée. Suivi par Marc Hirschi (Sunweb) puis Adam Yates (Mitchelton-Scott), Alaphilippe a bien géré cette bataille à trois pour s’imposer de peu au sprint et enfiler par la même occasion le maillot jaune. 

Le Tour prend déjà de la hauteur

Avant cela, bonne nouvelle pour les coureurs au départ de cette deuxième étape : le soleil était revenu sur Nice, après une première journée balayée par la pluie, qui a causé plus d’une centaine de chutes samedi. Une bonne partie du peloton s’est donc présentée avec quelques bandages, alors que se profilaiten les premières difficultés montagneuses de ce Tour 2020. Face à ce profil escarpé, huit hommes ont rapidement attaqué, notamment dans la perspective du sprint intermédiaire placé après 16 km seulement. Sprint enlevé par Matteo Trentin (CCC) au nez et à la barbe de Peter Sagan (Bora-Hansgrohe). Victime d’un problème mécanique, Trentin a ensuite laissé filer Sagan et 6 autres coureurs en tête : Benoît Cosnefroy (AG2R La Mondiale), Kasper Asgreen (Deceuninck-Quick Step), Toms Skuijns (Trek-Segafredo), Anthony Perez (Cofidis), Michael Gogl (NTT), Lukas Postlberger (Bora-Hansgrohe).

Pendant ce temps à l’arrière, loin du peloton, le Français David Gaudu (Groupama-FDJ) a inquiété en lâchant dès les premiers kilomètres. Touché au bas du dos lors de la première étape, le lieutenant de Thibaut Pinot a un temps semblé au bord de l’abandon, avant de finalement rattraper le peloton et d’y rester. Devant, les hommes de têtes se sont présentés au pied du col de la Colmiane (1ere catégorie, 16,3 km à 6,3%) forts d’un écart d’un peu plus de deux minutes. Mené par l’équipe UAE du maillot jaune Kristoff, le peloton n’imprimait pas de gros rythme, avant que la Jumbo-Visma ne prenne en main la descente. Même scénario ensuite dans le Col de Turini (1ere catégorie, 14,0 km à 7,4%), mais avec plus de lâchés : devant Sagan et Cosnefroy ont renoncé à l’échappée, tandis qu’à l’arrière du peloton les sprinteurs, dont le maillot jaune Kristoff, accusaient le coup. Pourtant, le peloton passait au sommet avec 2’20 de retard sur l’échappée, à 85 km de l’arrivée.

Alaphilippe, comme on se retrouve

Au terme de la longue descente du col de Turini vers Nice (40 km), l’écart a totalement fondu, tandis que la coopération entre les hommes de têtes faiblissait. Si bien qu’au pied du col d’Eze, l’échappée était reprise alors que le peloton s’organisait en vue du final explosif sur les hauteurs de Nice. Après une ascension tranquille du col d’Eze et un premier passage sur la ligne d’arrivée, c’est dans l’ultime boucle que la course s’est enflammée. Comme attendu - et annoncé - , c’est Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step) qui a attaqué dans la côté des Quatre Chemins, à 13 km de l’arrivée, après un gros travail de son équipier Bob Jungels.

Immédiatement, Marc Hirschi (Sunweb) a sauté dans sa roue et les deux hommes ont coopéré pendant qu’une chute de Tom Dumoulin (Jumbo-Visma) désorganisait le peloton, menée par la Jumbo justement, avec Sepp Kuss. Un flottement dont a profité Adam Yates pour surgir du peloton et comblé les 15 secondes d’avance d’Alaphilippe et Hirschi. A 10 km de l’arrivée, ces trois hommes comptaient 18 secondes d’avance et coopéraient bien dans la descente vers Nice, tandis que le peloton était contrôlé par Ineos, qui minimisait les risques.

Tous les feux étaient donc au vert pour Alaphilippe, Hirschi et Yates qui ont stabilisé l’écart à 20 secondes en fondant sur la Promenade des Anglais, bien aidés par la temporisation d’Ineos en tête du peloton. Et dans cette bataille tactique à trois, c’est donc Julian Alaphilippe qui s’est montré le plus malin, en restant en deuxième position derrière Adam Yates dans les derniers hectomètres. Et alors que le peloton revenait dangereusement, le Français a été le premier à dégainer. Rattrapé sur la fin par le jeune suisse Marc Hirschi, Julian Alaphilippe l’a emporté d’une roue à Nice. Sa première victoire de la saison, mais également depuis la perte de son père. Au soir de la deuxième étape, le revoilà en jaune. Un maillot qu'il avait porté 14 jours l'été dernier.

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