Mondiaux : Julian Alaphilippe, des rangs de l’armée au statut de favori
Les années passent, et Julian Alaphilippe ne change toujours pas. A 25 ans, le puncheur français est resté le sportif souriant, toujours de bonne humeur, de ses débuts. Et qu’importe s’il est devenu l’un des meilleurs puncheurs du monde, ce qui le place aujourd’hui favori pour le titre mondial. Une victoire, et le voilà qui deviendrait le premier champion du monde élites français depuis… Laurent Brochard, il y a vingt ans. A cette époque, le Montluçonnais n’avait pas encore commencé le vélo (il débutera en 1999), ni même la batterie, lui, le fils de chef d’orchestre.
De la caserne militaire de Saint-Germain-en-Laye, à la Belgique
Tout aurait pu s’arrêter en 2010. Ou même avant. « Alaf » a failli ne jamais faire du vélo son métier. Il y a sept ans, aucun club ne voulait de lui, le coureur blessé au genou. Personne, sauf l’équipe de l’Armée de Terre, qui flaire l’énorme potentiel du jeune cyclocrossman. Ce pari paie : à Saint-Germain en Laye, le puncheur aux traits encore juvéniles se soigne, puis progresse à vitesse folle… tout en faisant ses classes, logé dans la caserne militaire. Comme un vrai soldat. Ses résultats remontent jusqu’aux oreilles de la formation-réserve de Quick Step, qui lui propose un contrat. Fini l’Armée, direction la Belgique.
La suite, on la connaît : passage chez les professionnels, podiums sur Liège-Bastogne-Liège et l’Amstel Gold Race, 4e des Jeux Olympiques, vainqueur du Tour de Californie… En l’espace de trois ans, Julian Alaphilippe est devenu un des meilleurs coureurs du monde. Et pourtant, dans sa tête, il reste celui qui plus jeune, devait partager son vélo avec son frère cadet Bryan. L’an passé, à l’occasion des championnats de France sur route, qui avaient lieu à Vesoul (Franche-Comté), il a lui-même pris les commandes du camping-car familial, conduisant pendant presque six heures, pour ne pas que ses parents se fatiguent.
Un début de saison en fanfare, avant la blessure
2017 devait être l’année de la confirmation. Elle avait plutôt bien démarré, d’ailleurs. 3e de Milan-San-Remo, 5e de Paris-Nice après avoir porté le maillot jaune de leader, le Français était prêt pour les Ardennaises. Mais le voilà qui se blesse au genou. Obligé de faire une croix sur Liège et la Flèche Wallonne. Il se fait opérer début mai… et doit à son tour déclarer forfait pour le Tour de France.
Le natif de Saint-Amand Montrond prend le temps de revenir. Ce n’est que trois mois plus tard, à l’occasion du Grand Prix Cerami, qu’il raccroche un dossard. Il est bel et bien de retour lors de la Vuelta, en remportant la 8e étape. Sa première victoire dans un Grand Tour.
Ici à Bergen, le sélectionneur Cyrille Guimard a fait de lui le « catalyseur » de l’équipe de France : « on a une philosophie de course par rapport à lui »
Le Belge Philippe Gilbert a fait de lui le favori de la course. « Il aime bien faire des blagues », en rit Julian Alaphilippe, qui souhaite avant tout « n’avoir aucun regret lundi ». Avec un maillot arc-en-ciel sur le dos ?
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.