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Jour de stress

Première étape. Premier peloton. Premières chutes. Le 99e Tour de France est lancé.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Anthony Delaplace (Saur-Sojasun) à l'avant de la course (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

 

Pas d’étape en bois à Liège. Pas de sérénité à Seraing. Promise à un puncheur, la première étape a surtout été marquée par quelques chutes dans le final. Du déjà vu mais ce n’était pas forcément la faute des coureurs. Si le public belge est connaisseur et passionné, certains spectateurs ont pris des risques inconsidérés pour approcher au plus près des rayons. « Il y avait beaucoup de monde sur les routes. Il y avait des gens pas très respectueux du peloton, lâche Pierrick Fedrigo, habitué de ses démarrages épiques. C’était très dangereux et il fallait rester vigilant. C’est très nerveux et on laisse beaucoup d’énergie. Dans le final on manque de lucidité et il y a des chutes, des cassures. En début de Tour, c’est toujours comme ça. » Absente de l’échappée du jour, la FDJ-Bigmat a enrichi les statistiques avec la chute d’Anthony Roux. « Il était dans ma roue, raconte Fedrigo. Il a dû se retourner et faire un écart car il a accroché mon dérailleur. Il a chuté et se plaignait du poignet. » Plus de peur que de mal mais la vigilance est de mise pour les prochaines étapes.

Delaplace : "Une journée pour rien"

Anthony Delaplace était lui aux premières loges dans le groupe de six qui s’est extrait du peloton après trois kilomètres. Le rouleur de Saur-Sojasun avait été désigné par son équipe pour tenter sa chance. Pas forcément un cadeau quand on se sait condamné quasiment dès le départ.  « C’était assez compliqué, explique-t-il. On a laissé beaucoup de force pour pas grand chose. Radioshack a toujours contrôlé autour des 3-4 minutes. C’était impossible d’aller au bout. Après j’ai voulu faire les grimpeurs. Malheureusement Morkov était plus fort que nous. Dans les 25-30 derniers kilomètres on a quand même accéléré. On s’entendait bien et on a tout donné jusqu’à la fin. Le Tour, c’est un autre monde. Ça va deux fois plus vite. Je savais qu’avec une minute d’avance à quinze kilomètres de l’arrivée c’était cuit. C’est un peu une journée pour rien. » Pas vraiment pour rien. « Ca en fait une de moins », a conclu Fedrigo.

Coppel coince dans la bosse

 

A l’avant de la course, dans la côte de Seraing, les costauds ont mis le turbo. Une lutte de haut vol, à la pédale, où Fabian Cancellara a fait mieux que sauver son maillot jaune. Au plus fort de la pente, c’est le Suisse qui a contré. Il a fallu un fort Sagan pour rester dans la roue et s’imposer au sprint pour la première fois dans le Tour. Derrière, tous les leaders étaient là. Sauf Jérôme Coppel, mois à l’aise dans ce genre d’arrivée que dans un col alpin. « C’est trop explosif pour moi, regrette-t-il. Mais si je fais moins d’effort avant, je suis capable de tenir avec les trente premiers, surtout avec le replat. Il me manque pas grand chose pour basculer mais c’est comme ça. »  Dans sa quête du top 10, le leader de Saur-Sojasun perd 23 secondes. « Je suis un peu déçu car c’est des secondes que j’aurais pu éviter. Les premières étapes, ça roule toujours vite. C’est nerveux. C’est la règle du jeu. J’espère que ça ne sera pas trop nerveux demain mais je ne me fais pas trop d’illusion. »

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