Jalabert: "Le parcours laisse place à l'improvisation"
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- Où ce Paris-Nice risque de se jouer ?
- "Ce qui est intéressant avec cette édition, c'est qu'il est difficile de le dire. Il n'y a pas d'arrivée au sommet, même s'il y a des étapes difficiles. Les trois premiers jours, la course peut se perdre sur des coups de bordure car la course passe dans des régions où le vent peut avoir son importance. A partir dfe mercredi-jeudi, on arrive sur des étapes vallonnées, même très vallonnées. Il n'y a pas de grand col, mais à cette époque de la saison, c'est déjà de la montagne. Tout peut alors se passer. On ne connaît pas encore la valeur des hommes, en tout cas pas des collectifs pour contrôler la course sur ce type de terrain, c'est difficile de dire où se jouera ce Paris-Nice. On peut identifier quelques-uns des favoris, mais ils peuvent être piégés à tout moment."
- Avec par exemple la nouvelle équipe Leopard-Trek autour des frères Schleck, certaines formations seront-elles déjà prêtes ou devront-elles patienter pour trouver la bonne cohésion ?
- "J'ai envie de dire que cela fait déjà un petit moment qu'on attend. C'est une équipe qui se connaît bien, elle a changé de maillot mais elle a du mal à retrouver la même efficacité. Ils ont remporté leur première victoire au Grand Prix de Samyn, alors que cela fait près de deux mois qu'on court. Cela fait tard pour une équipe de ce niveau là, pour la première équipe mondiale. Il était temps. C'est sur ce genre de course qu'on attend à l'avant de la course une formation comme celle-là, qui doit être capable d'être autoritaire. Pour l'instant, on ne le ressent pas vraiment."
- Les Français sont toujours plus attendus sur les courses nationales. Quelles sont leurs chances ?
- "Sur un parcours comme Paris-Nice, on a de réelles chances de pouvoir jouer la gagne. Le parcours laisse la place à l'improvisation, à l'inspiration et les coureurs français sont assez inspirés, en confiance en ce début de saison où ils gagnent beaucoup. La réussite est là comme pour Voeckler sur le Tour du Haut-Var. Sylvain Chavanel a un parcours qui est vraiment bien pour lui. Ils ont bien des raisons d'aborder cette course avec de l'ambition. Plusieurs coureurs ont tout à fait le profil pour gagner: Fédrigo doit pouvoir le faire, mais ce sont des habitudes qu'il n'a pas forcément de se tenir bien en avant de la course en restant concentré pour éviter de se faire piéger sur les premières étapes. La victoire se fait sur de tout petits détails et la concentration en course est capitale. Ce n'est pas très long, 5-6h au quotidien, ce n'est pas 8h dans une usine, et ce n'est donc pas si compliqué de rouler devant et de rester concentré. Devant, on voit ce qui se passe, derrière on subit. Un coureur ayant de l'ambition dans une course comme Paris-Nice doit rouler devant et avoir une équipe capable de réagir à la moindre situation délicate."
- L'absence des oreillettes peut-elle redistribuer les cartes de la course ?
- "Oui car l'information sera relayée moins rapidement. Il faudra donc avoir la capacité d'improviser, de prendre des décisions à chaud, et de prendre les bonnes. On a l'impression que les coureurs ne sont plus habitués à pratiquer cet exercice, certains ne l'ont peut-être même pas du tout connu, c'est ce qui fait grincer des dents. Certaines équipes peuvent penser qu'elles ont des coureurs de talent mais qu'ils peuvent se faire piéger car ils ont manqué de vigilance. L'oreillette sert surtout à apporter un confort dans la gestion de la course grâce aux indications des directeurs sportifs."
- Est-ce le retour de l'intelligence de course ?
- "L'intelligence de course, je ne sais pas, car elle existe dans les voitures des directeurs sportifs et elle existera toujours, mais c'est surtout le retour de l'autonomie. Avec ses bons côtés et ses mauvais côtés: on verra si les choix sont bons ou mauvais."
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