Incendies en Australie : "revoir les modèles" du cyclisme selon Bardet
Dans un peu plus d'une semaine, débutera la saison 2020 d'UCI World Tour de cyclisme. Les coureurs attaqueront avec la première course de la saison, le Tour Down Under, prévue du 21 au 27 janvier en Australie, pays touché depuis le début de l'année, par des incendies dévastateurs. Joint par l'AFP à Adelaide où il s'est installé le 28 décembre pour préparer cette rentrée, Romain Bardet a appelé à une prise de conscience par le monde du cyclisme.
"A un moment, il faudra arrêter d'être individualiste, de ne penser qu'à notre carrière à un horizon de deux, trois, cinq ans", a estimé lundi le grimpeur de l'équipe AG2R La Mondiale. "Je n'ai pas les réponses. Mais on voit que la situation empire chaque année", a-t-il poursuivi. Les mentalités sont-elles prêtes à changer après le drame écologique vécu par les Australiens ? "J'imagine que ce ne sera pas à effet immédiat, mais j'espère que tout le monde se pose des questions. Chacun à son niveau a à s'interroger sur la trace qu'on laisse, dans la manière de voyager, de pratiquer, de consommer. On ne peut pas s'indigner des conditions que l'on rencontre maintenant sans changer notre quotidien", répond le Français.
Sur un plan personnel, le Français a éprouvé quelques embarras à se féliciter des "très bonnes conditions" de son séjour et de l'accueil reçu : "On a conscience que le fait de faire du vélo et s'entraîner n'est pas la priorité quand on voit les conséquences de ce qui se passe et les échos au niveau international."
"Aucune contre-indication" pour les entraînements
Sur place, à Adelaide, Bardet et ses deux coéquipiers, Clément Chevrier et Axel Domont, n'ont pas été vraiment gênés par les incendies et la fumée dégagée par les gigantesques brasiers : "Les conséquences des incendies sont très modérées par rapport à d'autres territoires notamment à l'est. Les feux ont été complètement maîtrisés. Il n'y a aucune contre-indication dans la région où l'on roule, contrairement à ce qui a pu se passer à Sydney ou à Melbourne", explique Bardet.
Quant à la chaleur, l'Auvergnat relativise : "On a eu deux jours où le thermomètre a dépassé légèrement 40 degrés. Le reste du temps, c'étaient des températures typiques d'un été normal dans le sud de la France, 30-32 degrés. On n'en est pas au stade où certaines années, des étapes ont dû être raccourcies à cause de la chaleur. Dans ce qu'on a exploré, des vignobles ont brûlé, quelques forêts également mais ça reste minoritaire. Il ne faut pas croire que l'on roule dans un brasier qui viendrait de s'éteindre."
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