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Guesdon, revoir Roubaix et s'en aller…

Il y a encore quelques semaines Frédéric Guesdon pensait bien que tout était fini ! Mais le vainqueur de Paris-Roubaix 1997 sera bien dimanche à Compiègne au départ de son 17e et dernier "Enfer du Nord", avant de tirer sa révérence dans la foulée. Son rêve de faire un dernier tour de vélodrome à Roubaix a pourtant bien failli partir en fumée quand le coureur de la FDJ-BigMat s’est fracturé la hanche lors d’une chute en janvier dernier en Australie.
Article rédigé par Gilles Gaillard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Frédéric Guesdon lors de sa victoire sur Paris-Tours en 2006

Onze fois dans les vingt premiers de Paris-Roubaix

Son "amour" pour Paris-Roubaix était bien trop fort pour qu’il ne revienne pas à temps (ndlr : il a repris la compétition milieu mars). Frédéric Guesdon va donc entrer dans l'histoire au rang des plus fidèles de la "reine des classiques" avec l'Américain Georges Hincapie (BMC) à l’occasion de cette 110e édition. "C’est Paris-Roubaix qui m’a fait connaître. Je suis très ému de la courir une dernière fois. Tous les coureurs n’ont pas la chance de partir sur la course qui les a vus grandir", explique le Breton. "Cette 17e participation sera pour moi l’occasion de remercier tous ceux qui m’ont encouragé et soutenu tout au long de ma carrière", ajoute-t-il.

A 40 ans, le dernier vainqueur français de la "doyenne" possède toujours la même passion pour cette course "hors norme" qu'il a gagnée en 1997. Une épreuve où il n’a abandonné que deux fois en seize participations, et dans laquelle il s’est classé onze fois parmi les vingt premiers et dont il a terminé sept fois meilleur français. "Le secret pour réussir, c'est d'abord d'aimer cette course", justifie le coureur qui a débuté sa carrière professionnelle dans l’équipe du Groupement en 1995.

"Il y a les placements, la connaissance de la course, le gabarit fait aussi", reconnaît-il. "Mais ensuite, c'est les jambes qui parlent. Le moment le plus important, c'est Arenberg: on a beau faire des plans la veille, tant qu'Arenberg n'est pas passé, on ne peut rien prévoir", souligne-t-il. "Chacun son truc. Paris-Roubaix, ce n'est pas plus dur que de monter un col", reprend Guesdon. "Paris-Roubaix, les pavés, c'est qu'une fois par an !", conclut le natif de Saint-Méen-le-Grand.

Au même niveau que Merckx et Kelly

Et effectivement, il n’y a pas eu que Paris-Roubaix au palmarès de "Fred". Il compte ainsi à son tableau de chasse la Classic Haribo en 1997, deux étapes du Critérium du Dauphiné-Libéré (2000 et 2002), le Tour du Gabon en 2007 et le Tro Bro Léon en 2008. Et sans oublier une belle sixième place dans le Tour des Flandres 2005.

Mais, c’est en 2006, qu’il connait un autre grand moment de sa carrière en gagnant un deuxième monument du cyclisme avec la 100e édition de Paris-Tours. A ce titre, il est l’un des rares coureurs français à avoir réalisé ce doublé atypique : Paris-Tours et Paris-Roubaix. Le protégé de Marc Madiot, manager de la Française des Jeux et double vainqueur de Paris-Roubaix, restera ainsi pour toujours l'égal de Rik Van Looy, Francesco Moser, Jan Raas, Sean Kelly, Johan Museeuw ou encore Andre Tchmil, qui avaient signé également cette performance.

Un "gros" travailleur qui était aussi un élément essentiel de la Française des Jeux depuis la création de l’équipe en 1997. Un relais primordial sur le terrain pour son mentor Marc Madiot: "Quand le père Guesdon est là, ça change tout. Il veille, il sent la course et sait mener ses équipiers". Un rôle d’encadrement qu’il compte bien prolonger après avoir raccroché le vélo. Ce dernier a en effet obtenu son brevet d'État l'an dernier. Un diplôme qui lui permettra sans doute de devenir un jour directeur sportif et de retrouver les pavés… mais cette fois dans une voiture.

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