Cet article date de plus de quatre ans.

Tour d'Italie : Geoghegan Hart le plus fort à Sestrières, Hindley s'empare du maillot rose... pour 86 centièmes de seconde

Après une 19e étape raccourcie et boycottée par le peloton, on s’attendait à du spectacle ce samedi sur les pentes de Sestrières, à la veille de l’arrivée du Giro à Milan. Et il y en a eu chez les favoris. À 30 kilomètres de l’arrivée, Jai Hindley et Tao Geoghegan Hart ont forcé leur destin en décramponnant le maillot rose, Wilco Kelderman. Plus véloce lors du sprint final, le Britannique de chez Ineos s'impose. Mais le nouveau leader du classement général est Jai Hindley... pour 86 centièmes de seconde devant Geoghegan Hart. Historique.
Article rédigé par Clément Mariotti Pons
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (LUCA BETTINI / AFP)

Malgré l’interdiction de passage en France - exit les cols de l’Izoard et d'Agnel - et un tracé redessiné en catastrophe, cette 20e étape du Giro 2020 a tenu ses promesses. La protestation des coureurs vendredi, qui a beaucoup fait parler, est oubliée. Sur les pentes de Sestrières, avec un triple passage du peloton dans les vallées occitanes, les hommes forts de ce Tour d’Italie se sont bien expliqués. Et il y a eu des perdants, dont le maillot rose Wilco Kelderman (Sunweb), qui concède 1'35'' à l’arrivée sur ses deux concurrents directs, Jai Hindley (Sunweb) et Tao Geoghegan Hart (Ineos Grenadiers).

L’Australien récupère ainsi le maillot rose de son coéquipier et, ce samedi soir, compte... 86 centièmes de seconde d'avance sur son dauphin britannique, qui peut remercier son équipier de luxe Rohann Dennis. Car ce dernier a non seulement fait craquer tout le peloton à 30 kilomètres de l'arrivée, mais également contrôlé toutes les attaques ou presque de Hindley jusqu'au dernier kilomètre.

Un scénario complètement fou à Sestrières

Avec plus de 3 500 mètres de dénivelé positif sur cette 20e étape, le tout à la veille d'un contre-la-montre (15,7km) final et décisif à Milan, il fallait être costaud, très costaud pour ne pas gâcher toutes ses chances de victoire finale chez les favoris. Et une nouvelle fois depuis trois semaines, les masques sont tombés. Quatrième au départ d'Alba à 1'19 du maillot rose Wilco Kelderman, Pello Bilbao (Bahraïn Mac Laren) avait une belle carte à jouer. Mais comme le Néerlandais, l'Espagnol a lâché prise, loin de l'arrivée à Sestrières. 

Quand les coureurs de l'équipe Ineos Grenadiers se sont mis en ordre de bataille pour écrémer le peloton à un peu plus de 30 kilomètres de la ligne, personne, hormis Jai Hindley, n'a pu résister. Vincenzo Nibali (Bahraïn Mc Laren), Domenico Pozzovivo (NTT), Fausto Masnada (Deceuninck Quick-step)... Les Italiens ont craqué, montrant de nouveau leurs limites sur cette édition 2020. Et ils ne sont pas les seuls : Rafal Majka (Bora Hansgrohe), Jakob Fuglsang (Astana), Joao Almeida (Deceuninck-Quick Step)... Liste non-exhaustive.

Une fois à l'avant Dennis, Geoghegan Hart et Hindley n'ont, eux, pas faibli et on a vite compris que la victoire allait se jouer entre les trois hommes. Au bout d'une énième attaque, dressé sur les pédales comme un I, le coureur de la Sunweb parvenait enfin à décrocher son compatriote australien. Mais pas son adversaire britannique. Tout en puissance Geoghegan Hart viendra lever les bras sur la ligne, recollant à Hindley au classement général. Enfin presque, à 86 centièmes de seconde près. 

Démare n'a plus qu'à boucler le chrono pour remporter le maillot cyclamen

Avant le grand ménage, il y a tout de même eu une course. 21 coureurs dont quatre Français (Démare, Guglielmi, Bouchard et Bernard) se sont hissés dans l'échappée du jour. Et le coureur de la Groupama-FDJ n'a pas manqué sa cible en remportant le seul sprint intermédiaire de cette étape, ajoutant 12 points supplémentaires à son total. De quoi renforcer définitivement son maillot cyclamen face à Peter Sagan (Bora Hansgrohe).

Une fois le travail accompli, Arnaud Démare a lâché la bride pour finir à son rythme. L'image du meilleur sprinteur du peloton levant - ironiquement - les bras lors de l'avant-dernier passage sur la ligne, restera. Ne reste plus qu'à arriver, sain et sauf, à Milan à l'issue d'un dernier chrono qui ne revêtira pas la même importance pour tous les coureurs. Enfin, surtout pour deux d'entre eux. Un joli parallèle avec celui disputé, il y a quelques semaines, sur les routes du Tour de France.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.