Le Giro refroidi par la neige et par Di Luca
La neige, qui est tombée en abondance en moyenne altitude dans le Trentin, a contraint les organisateurs à renoncer à leur plan "B". La veille, ils avaient déjà supprimé le Gavia et le Stelvio, deux cols mythiques du Giro à plus de 2600 mètres d'altitude. Mais le parcours alternatif n'a même pas pu être emprunté par la course suite à l'aggravation météo. "La neige tombe encore à notre hôtel et nous sommes mille mètres plus bas que les montées prévues", relevait dès le matin l'Australien Cadel Evans, deuxième du classement à 4 min 02 sec de l'Italien Vincenzo Nibali. Les équipes, prévenues sur la route du départ, ont rejoint leurs hôtels en bas du val Martello et les coureurs, au repos forcé, se sont contentés de séance de home-trainer.
La 20e étape amputée
Si une annulation due au mauvais temps est rare sur le Giro, le cas s'est déjà présenté. En 1989, une édition gagnée par le Français Laurent Fignon, la course était restée une journée en stand-by à Trente, dans la même région. D'autres étapes ont été raccourcies pour la même raison. Entre autres, les dernières en altitude de ce Giro, samedi dernier à Bardonecchia (sans le col de Sestrière) et dimanche au Galibier (sans les 4,2 derniers kilomètres).
"L'an dernier, l'avant-dernière étape est arrivée au sommet du Stelvio, à plus de 2700 mètres d'altitude", a rappelé le directeur de course, Mauro Vegni, pour désamorcer d'éventuelles critiques sur le programme initial. Les responsables de la course ont dû aussi modifier le parcours de la 20e étape, samedi, entre Silandro et les Trois Cimes du Lavaredo. Les trois premiers cols de cette journée dans les Dolomites sont évités. En revanche, les deux dernières ascensions, surtout la montée finale vers les légendaires "Tre Cime", dans le décor grandiose qui cerne le refuge Auronzo, à 2304 mètres d'altitude, sont maintenues. Un décor grandiose dont ne profitera pas Robert Gesink.
Le Néerlandais a renoncé, "en accord avec le staff médical de son équipe", à poursuivre le Tour d'Italie, à deux jours de l'arrivée à Brescia. Le leader de l'équipe Blanco, qui visait une place dans les premiers au départ de Naples, occupait la 12e position du classement général du Giro, à plus de dix minutes de l'Italien Vincenzo Nibali. "Robert Gesink ne s'est pas senti bien pendant et après le contre-la-montre de jeudi. En accord avec le staff médical de l'équipe, il a renoncé", selon la formation hollandaise. Gesink, qui doit fêter le 31 mai son 27e anniversaire, a pour meilleur résultat dans les grands tours une cinquième place du Tour de France 2010.
Armstrong s'amuse de Di Luca
L'autre nouvelle du jour a concerné Di Luca, revenu à la compétition... fin avril après avoir trouvé un contrat dans l'équipe Vini Fantini. L'Italien a été contrôlé à son domicile le 29 avril et l'analyse, confirmée par un communiqué de l'Union cycliste internationale (UCI), a donné un résultat positif à l'EPO. Dans ce Giro, qu'il avait abordé avec deux jours de course seulement dans les jambes, le coureur des Abruzzes s'était mis en évidence à plusieurs reprises, notamment dans le contre-la-montre en côte, jeudi, à Polsa (10e de l'étape). Entre Di Luca et la patrouille antidopage, le passé est déjà très lourd. Après être passé à plusieurs reprises entre les mailles du filet, le vainqueur du Giro 2007 avait fini par tomber en 2009 (positif à l'EPO Cera).
Mais, en acceptant de collaborer avec les instances italiennes, il avait obtenu une remise de peine, passée de deux ans à quinze mois seulement de suspension. "Je ne m'y attendais pas, c'est une surprise pour moi", a réagi Di Luca qui est rentré aussitôt dans les Abruzzes. "Nous reparlerons de tout ça ensuite, après la contre-analyse." Des Etats-Unis, Lance Armstrong, l'ex-septuple vainqueur du Tour déchu pour dopage, y est allé de son "tweet": "Sachant que ma crédibilité est nulle sur la question du dopage, je ne peux m'empêcher de penser: vraiment, Di Luca, êtes-vous stupide à ce point ?"
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