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Giro 2020 : Pas de sprint, un peloton apathique... Arnaud Démare a-t-il déjà découragé ses adversaires ?

Le peloton n'a pas bougé lors de la 8e étape du Giro, entre Giovinazzo et Vieste ce samedi. Alors qu'une belle bataille entre hommes rapides était attendue dans le circuit final, une échappée de 6 coureurs s'est vu offrir la victoire. Aucun des adversaires d'Arnaud Démare (Groupama-FDJ) n'a osé lui contester son maillot cyclamen alors que le tracé s'y prêtait. Peut-être que les trois victoires du Français en sept jours de course en ont découragé plus d'un.
Article rédigé par Andréa La Perna
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (LUCA BETTINI / AFP)

Passera, passera pas le circuit final ? Une belle bataille était attendue à Vieste, ville arrivée de la 8e étape du Giro 2020. Sprinteurs et puncheurs pouvaient nourrir de belles ambitions de victoire d’étape. On se demandait si Arnaud Démare (Groupama-FDJ) allait réussir à s’accrocher dans le final face à des coureurs comme Peter Sagan (Bora-Hansgrohe) ou Michael Matthews (Sunweb). Mais la guerre des trois n’a pas eu lieu. Le peloton s’est désintéressé de la gagne et a littéralement offert l’étape à l’échappée.

Sagan, Gaviria et Matthews n'ont rien tenté

Alors, on peut évidemment se dire que tout le monde avait besoin de souffler entre les bordures de la veille (l’étape la plus rapide de l’histoire du Giro) et l’étape de montagne prévue le lendemain. Mais si la course entre Giovinazzo et Vieste a accouché d’une très petite souris, c’est aussi peut-être à cause de la domination tyrannique d’Arnaud Démare, déjà vainqueur de trois étapes cette année, dont les deux dernières.

Victorieux sur le plat, dans un final escarpé et dans les bordures, le Français en a sûrement découragé plus d’un. Battu à Villafranca Tirrena et à Brindisi, Peter Sagan n’était pas de bonne humeur à l’arrivée ce samedi. “Nous avons déjà roulé pendant trois jours pour aller au sprint et nous avons perdu contre Démare. Aujourd’hui, c’était une étape que tout le monde voyait arriver au sprint. Personne n’a roulé. Peut-être que les autres équipes n’ont pas les couilles de le faire”, a lâché le Slovaque au micro de la Rai, lui qui n’a plus gagné depuis juillet 2019 et qui a déjà dû se contenter de trois 2e places sur ce Giro.

Très entreprenante sur le Tour de France et depuis le début du Giro, la Bora-Hansgrohe a pour la première fois esquivé la prise en charge de la poursuite. C'est la Deceuninck-Quick Step, l'équipe du maillot rose Joao Almeida, qui a géré le rythme du peloton ce samedi, sous la pédale du seul Iljo Keisse. L'échappée ne représentait aucun danger au classement général puisque le mieux classé devant, Salvatore Puccio (Ineos), comptait plus de 34 minutes de retard au départ de l'étape. On comprend mieux pourquoi le peloton a franchi la ligne près de 14 minutes après le vainqueur Alex Dowsett (Israel Start-up Nation).

Récupération et ascendant psychologique 

Ni les équipes de sprinteurs, ni celles abritant un puncheur ambitieux (UAE, Bora, Sunweb) n'ont rien tenté. Déjà bien repu après ses trois victoires, Arnaud Démare avait pourtant prévenu qu'il ne prendrait pas les choses en mains. A l'arrivée, il est arrivé très serein, tellement sûr de sa force qu'il a laissé Fernando Gaviria (UAE) et Michael Matthews ramasser les miettes. Les deux ont pris respectivement 3 et 4 points au classement du maillot cyclamen, toujours solidement accroché sur les épaules de Démare, lequel compte 56 points d'avance sur Sagan, 76 sur Matthews et 147 sur Gaviria.

"L'idée c'était de ne pas se mettre la pression aujourd'hui. Hier avec les bordures, et depuis le début du Giro il y a eu beaucoup d'implication au sein de l'équipe. On s'est dit de se relâcher, de débrancher, de souffler. On a vraiment voulu poser le cerveau", s'est satisfait Démare au micro de la chaîne L'Equipe. Le Picard a pu récupérer tranquillement avant l'étape de montagne difficile qui l'attend ce dimanche, dans laquelle il devra s'accrocher.

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