Flèche Wallonne : Grand favori, Marc Hirschi s'impose, Benoît Cosnefroy deuxième
Sans Julian Alaphilippe ni Alejandro Valverde au départ, soient les deux vainqueurs des 5 dernières éditions, la Flèche Wallonne devait sacrer un vainqueur inédit ce mercredi. D’autant plus que le dernier coureur en activité à l’avoir remportée, Philippe Gilbert, n’était pas non plus de la partie. Parmi la flopée de prétendants, deux noms se dégageaient comme grands favoris : Tadej Pogacar (UAE Emirates), vainqueur du dernier Tour de France, et Marc Hirschi (Sunweb), révélation de la Grande Boucle. Le premier a craqué dans les derniers mètres du mur de Huy, pendant que le second s’envolait dans ces mêmes portions. A 22 ans, Marc Hirschi déroche sa première Classique, devant le Français Benoît Cosnefroy (AG2R La Mondiale), beau deuxième.
La révélation Vansevenant
Sous la grisaille des nuages de Belgique, mais sans une goûte de pluie, la 84e édition de la Flèche Wallonne a donné le coup d’envoi de la campagne des classiques. Au programme de cette première Ardennaise de la saison : 202 km entre Herve et le Mur de Huy, avec un circuit final de 32km emprunté 3 fois, comprenant une nouvelle difficulté, la côte du chemin des Gueuses. Le tout pour 2 935 m de dénivelé positif. Quand même. On peut dès lors comprendre l’attentisme du peloton, qui n’a pas beaucoup bougé avant l’emballement final. Comme souvent d’ailleurs sur la Flèche, qui se joue la plupart du temps dans l’ultime ascension du Mur de Huy.
Avant cela, quatre coureurs avaient toutefois tenté le pari fou de l’échappée : Mauri Vansevenant (Deceuninck-Quick Step), Aaron Van Poucke (Sport Vlaaderen-Baloise), Mathijs Paasschens (WB Bingoal) et le Français Marlon Gaillard (Total Direct Energie). Partis dès les premiers kilomètres, les quatre hommes ont passé la journée à l’avant, pointant jusqu’à 8 minutes devant le peloton 135 km de l’arrivée. Derrière, De Marchi (CCC Team) et Schilling (Bora-Hansgrohe) ont tenté un contre, sans jamais reprendre l’échappée. Un scénario figé alors que les coureurs entamaient la première des trois boucles de 32 km autour de Huy.
Marc, un Suisse Hirschi fort
Le peloton terminait le premier tour avec 5 minutes de retard sur les échappées. Mais lors du deuxième passage, une trentaine de kilomètres plus tard, l’écart passait sous les deux minutes alors que les deux poursuivants étaient repris. Devant, l’échappée aussi se délitait : Van Poucke puis Gaillard étaient décrochés dans la mythique ascension, forte de ses passages à 25%. A l’entame de la dernière boucle, la Flèche wallonne s’animait enfin, alors que Tom Dumoulin (Jumbo-Visma), un des favoris, s’était déjà relevé depuis un moment. Un autre favori, Marc Hirschi, faisait rouler ses hommes pour rattraper l’échappée. Dans sa roue, Warren Barguil (Arkea-Samsic) restait à l’affût.
A 20km de l’arrivée, sentant le souffle du peloton, Mauri Vansevenant (Deceuninck-Quick Step) lâchait son dernier compagnon d’échappée, Mathijs Paasschens (WB Bingoal). Derrière, Rui Costa (UAE Emirates) attaquait un peloton mené par les Lotto-Soudal de Tim Wellens. A 10km de l’arrivée, dans la la côte du chemin des Gueuses, Mauri Vansevenant, parti dans un solide numéro de soliste, comptait encore 50 secondes d’avance sur un peloton désorganisé, attaqué par Rigoberto Uran (EF Pro Cycling). Une attaque tranchante du Colombien, qui peinait toutefois à reprendre le jeune Belge. Après 200km à l’avant, Mauri Vansevenant payait son manque de lucidité par une chute dans les fougères, qui lui valait d’être rattrapé par Uran à 3 km de la ligne.
Au pied du mur de Huy, le peloton faisait la jonction avec le duo de tête. La bataille des favoris pouvait commencer. Richie Porte (Trek-Segafredo) lançait les hostilités, avec Marc Hirschi, Tadej Pogacar et Benoît Cosnefroy dans sa roue. Mais comme attendu, c’est bien le Suisse de la Sunweb, vainqueur d’étape sur le Tour, qui a été le plus fort dans l’ascension finale. A 22 ans, le prodige suisse, révélation de la Grande Boucle, décroche sa première Classique, et confirme qu’il faudra compter avec lui dans le futur, mais aussi dès maintenant. Tout comme Benoît Cosnefroy, bien emmené par son équipe AG2R La Mondiale, destinée à devenir une chasseuse de classique à l'avenir. Affaire à suivre dès dimanche sur Liège-Bastogne-Liège. Cette fois, le patron et champion du monde Julian Alaphilippe sera là. Avec son nouveau maillot.
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