Emportés par la foule de Cadoudal
Plumelec, 10 heures du matin. Entre les Belges qui entonnent des chansons en l'honneur de leur bien-aimé Greg Van Avermaet, et les Bretons qui ouvrent déjà une bouteille de blanc, la journée s'annonce festive. Cadoudal est plus qu'une simple côte à 5 % de moyenne. Pour certains, c'est un pèlerinage, qui a lieu habituellement deux fois par an : à Manche Atlantique (course amateur) en mars, et au GP de Plumelec, fin mai. Cette année, les supporters se sont donnés rendez-vous, pour la troisième fois, à cet endroit mythique qui a révélé de nombreux coureurs. Et pour cause, le Tour y passe. La dernière fois, c'était en 2008, et l'Espagnol Alejandro Valverde l'avait emporté avec la manière. Mais ce n'est pas cette étape qui a marqué le plus les Bretons.
Eux sont restés bloqués à 1985, et le prologue qui avait vu l'idole de toute une région, Bernard Hinault, l'emporter. « C'est le premier souvenir que j'ai d'une course, et l'un des plus beaux. C'était incroyable », assure Fred, 40 ans, maillot Magicrème sur le dos. Il y a un autre Breton, qui est en train de susciter le même engouement qu'un certain Blaireau : Warren Barguil, 23 ans. Hier, à Mûr de Bretagne, la foule avait accompagné le jeune coureur tout au long de la montée d'une ovation incroyable. A Cadoudal, c'était la même chose.
« I love you Michal ! », crie Dylan, 20 ans, à l'intention de Michal Kwiatkowski, le champion du monde. Le jeune Finistérien était déjà à Mûr de Bretagne hier. Dans deux semaines, il partira dans les Alpes, avec ses amis, eux aussi passionnés par la Grande Boucle. Casquettes de la caravane publicitaire sur le crâne, bières à la main, ils profitent du spectacle que leur offre le Tour. Comme des centaines de milliers de spectateurs. Certains, comme Carine et Félicité, sont là pour la caravane. D'autres ont ramené leur table de pique-nique, leurs chaises de camping et attendent là, postés, leur équipe préférée.
Le Tour, c'est aussi ça : des gens passionnés, tous réunis autour d'un seul événement. Une ambiance incroyable, qui rajoute encore un peu de légende à celle déjà fournie de Cadoudal. A 18 heures, le peloton a quitté la Bretagne, la désinstallation de la ligne d'arrivée est en cours. Mais pour les milliers de gens, la fête continue. Et elle va durer jusque la fin de la nuit…
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