Des leaders au tapis
Il y avait déjà eu un avertissement avant même le départ réel et André Greipel avait chuté, puis à 62 kilomètres de l’arrivée, lorsqu’André Greipel et Robert Gesink se sont faits une frayeur. Avant d’aborder trois jours cruciaux dans ce Tour de France, la crainte de la bordure était très présente, trop peut-être.
Les oreillettes pointées du doigt
A plus de 60 km/h, le moindre écart se paye cash. Et pour Thomas Voeckler, les consignes des Directeurs sportifs données par le biais des oreillettes y sont probablement pour quelque chose dans la plus grosse chute du jour. Pratiquement tous les Directeurs sportifs ont demandé à leurs coureurs de se placer en tête de peloton afin d’éviter une cassure, ce qui a provoqué une grande nervosité, et à 25 kilomètres de la ligne d’arrivée il s’en est suivi une énorme chute avec un bruit de ferraille assourdissant.
Alors qu’une dizaine de coureurs se font soignés sur le bas côté, et que de nombreux vélos sont littéralement pliés en deux, les suiveurs assistent à une scène assez cocasse, celle qui voit Fränk Schleck attendre désespérément un vélo. Dans le brouhaha causé par la chute, les mécaniciens de Radioschack n’ont sûrement pas entendu que leur leader avait été touché. Finalement, après deux minutes de chaos, le Luxembourgeois peut repartir, mais le mal est fait.
Deux minutes de retard avant-même d’avoir pu batailler dans la Planche des Belles Filles, paraissent insurmontables pour les nombreux leaders présents dans cette chute. Si l’aîné des frères Schleck a été épargné physiquement, d’autres ont eu moins de chance, à l’instar de Ryder Hesjedal qui avait la hanche ensanglantée. Si Schleck a pu combler un peu de son retard, le dernier vainqueur du Tour d’Italie a lui rallié Metz avec plus de sept minutes de retard sur le vainqueur du jour, Peter Sagan…
Rolland et Péraud touchés
Côté français, le bilan est également triste pour les leaders. Pierre Rolland sur qui repose une grande partie des espoirs au général, semblait fortement touché sur le flanc. « On verra demain », a-t-il indiqué, la mine plus sereine qu’après avoir franchi la ligne d’arrivée. Ausculté par le médecin du Tour, le jeune coureur ne devrait toutefois même pas subir d’examens approfondis à l’hôpital. « J’ai relevé Pierre, j’ai cru qu’il avait la clavicule cassée », avait pourtant commenté peu avant Thomas Voeckler.
Comme Rolland, Jean-Christophe Péraud a perdu gros lors de cette sixième étape, qui semblait pourtant presque anodine. « Je ne vais pas très bien, j’ai des contusions un peu partout. C’est le vélo, c’est comme ça », a indiqué le leader de la formation AG2R-La Mondiale. « Tout le monde s’est regardé, on n’a pas eu le temps de voir, il y a eu un grand strike, et tout le monde s’est encastré. Je suis touché aux jambes, il y a du sang un peu partout, je vais compter les plaies dans le bus. Deux minutes de retard, on verra à la fin si c’est important ou pas », a-t-il lâché, un brin fataliste.
Son coéquipier Christophe Riblon était presque plus dégoûté. « Jean-Christophe est tombé deux fois, moi aussi, je ne me suis pas fait mal. Jean-Christophe a perdu deux minutes. Cela roulait très vite en faux-plat descendant, et c’était très nerveux. Ca a frotté. Il y avait du vent personne ne voulait prendre de cassure, on ne savait pas ce qui allait se passer à 20 kilomètres lorsque l’on a tourné à gauche », explique Riblon. « On ne savait pas si le vent allait être favorable, de côté… Le gros point négatif, c’est Jean-Christophe qui perd deux minutes, j’espère qu’il n’aura pas de séquelle. C’est avant tout la déception d’avoir fait perdre deux minutes à notre leader », a-t-il conclu avant d’aller panser ses plaies comme bon nombre de coureurs ce vendredi.
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