Dans les secrets du tracé du Tour de France 2017
"Je rêve d’un Tour de France imprévisible, avec chaque jour la course qui peut se jouer." Christian Prudhomme ne fait pas mystère de ses objectifs. Le directeur du Tour de France veut du suspense, veut une belle course et de belles images, tout cela au service de la plus grande course cycliste du monde. "Pour la première fois depuis 25 ans, il y a les cinq massifs montagneux au programme, avec un contre-la-montre au début et pratiquement à la fin. C’est fait pour que cela puisse se jouer partout", ajoute-t-il. "Le Tour est la plus grande compétition cycliste au monde, mais ce n’est pas que ça. Le Tour est la plus belle bande annonce de la France. Le Tour de France est un exemple du monde qui fédère. Le Tour, c’est 3500km de sourires, des grands, des petits, des jeunes, des ouvriers. C’est bien plus qu’une épreuve sportive : c’est un événement qui rassemble." Résultat: un tracé à mi-chemin entre tradition et innovation, à l'image de ce départ d'Allemagne (Dusseldorf), trente ans après celui réalisé depuis Berlin, avant la chute du Mur. A l'heure du Brexit...
Vidéo: Le parcours du Tour de France 2017
"Des pourcentages quasiment jamais vus sur le Tour"
Pour rassembler, la Grande Boucle traversera en 2017, en plus de la France, trois pays: l'Allemagne, la Belgique et le Luxembourg. Et surtout, les cinq massifs montagneux de l'Hexagone seront empruntés par le peloton. "Contrairement aux années précédentes où on avait parfois trois étapes montagneuses de suite dans les Alpes ou les Pyrénées, cette fois, on a préféré mettre une étape dans les Vosges, deux étapes dans le Jura, deux étapes dans les Pyrénées, une dans le Massif Central, deux dans les Alpes. Il y a une volonté d’avoir un parcours montagneux du début à la fin avec moins de cols et néanmoins des pourcentages quasiment jamais vus sur le Tour", annonce Christian Prudhomme.
Thierry Gouvenou ajoute que "quand on joue la victoire au Tour, il faut savoir grimper. Cette édition ne déroge pas à la règle. On a réduit le nombre de cols, puisqu’il y en avait 28 l’an passé, ce qui était la fourchette très haute, et là on redescend à 23, ce qui est plus la norme. Mais il y a moyen de faire. Il n’y a que la montagne pour mettre autant en valeur les champions."
"Dès qu’on va dans un endroit, on pense à ce qu’on pourrait en faire"
Pour lui, la présentation du tracé est "un soulagement. Quand on présente ce Tour, c’est qu’il a été reconnu par toutes mes équipes. Il va être modifié à la marge sur quelques endroits, mais c’est presque la fin du travail." Trouver des nouvelles villes, de nouvelles arrivées, de nouveaux cols, le directeur technique d'ASO et ses équipes planchent dessus en permanence: "On ne le lâche jamais. Dès qu’on va dans un endroit, on pense à ce qu’on pourrait en faire. C’est un travail permanent qui s’intensifie juste après le Tour et au mois de septembre."
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Après deux grands départs du Tour, Liège, par exemple, sera étape d'arrivée le 2 juillet, sans emprunter les pentes de Liège-Bastogne-Liège pour une journée promise à un sprinteur. L'Izoard, c'est la tradition puisqu'au programme depuis 1922. Mais c'est la première que le Tour s'y arrêtera pour une arrivée d'étape. A Marseille, un contre-la-montre de 23km, qui s'élancera depuis l'intérieur du Vélodrome pour y revenir après avoir grimpé Notre-Dame de la Garde. "C'est le symbole de Marseille", souligne avec gourmandise Christian Prudhomme. "Dans un Tour de France avec moins de cols mais plus de pentes extrêmes, je trouvais que c’était un beau symbole de finir par cette montée de 17-18%, même si elle n’est pas très longue. Il y en aura pour tous les goûts dans ce chrono : essentiellement plat, avec la Corniche, le Vieux-Port, mais il faudra grimper cette côte avant de replonger vers le Vélodrome."
Une traversée inédite: le Grand Palais
Avec seulement 36km de contre-la-montre durant ces trois semaines, les spécialistes de l'exercice seront au régime. "La physionomie des courses cyclistes a beaucoup changé ces derniers temps", explique Thierry Gouvenou. "Cela se joue à quelques secondes près. Il y a moins d’envolées avec des coureurs qui prennent plusieurs minutes d’avance. On doit faire attention à ça et ajuster la distance des contre-la-montre à cette réalité car si on propose des c.l.m. de 40km, il peut y avoir d’énormes écarts qui peuvent se révéler irrattrapables. On doit modérer la distance des contre-la-montre."
Et assurément, la dernière étape de ce Tour de France 2017 sera remarqué partout dans le monde, avec un passage du peloton par la nef du Grand Palais à Paris. "Ces 200m de traversée de la nef feront des images extraordinaires. Cela donnera encore plus de force à cette dernière étape du Tour", prédit Christian Prudhomme. Un passage également dicté par la volonté de montrer les sites qui pourrait accueillir les Jeux Olympiques en 2024, si Paris était désignée hôte des Jeux.
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