Cet article date de plus de douze ans.

Cyril Dessel: "Le Tour n’est pas terminé"

Le jeune retraité Cyril Dessel, porteur du maillot jaune en 2006 sur une journée (photo), a bien voulu nous dresser un bilan des deux premières semaines de ce Tour de France. Selon le Stéphanois, seule une défaillance de Bradley Wiggins pourrait remettre en question sa suprématie cette année. Lui-même vainqueur d’une étape sur la Grande Boucle en 2008, Dessel estime qu’un quatrième succès tricolore est envisageable, et qu’il reste encore « la bataille du maillot à pois » que convoitent Pierre Rolland et Thomas Voeckler.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Cyril Dessel avait endossé le maillot jaune lors de la 10e étape du Tour 2006 menant à ... Pau. (FRANCK FIFE / AFP)

Pouvait-on s’attendre à un tel scénario dans ce Tour de France ?
Cyril Dessel - On a un Tour à l’image de ce que l’on pouvait en attendre, avec un Bradley Wiggins qui a montré beaucoup de solidité, et une équipe très forte autour de lui, comme ce que l’on avait déjà vu sur le Dauphiné. De ce côté-là, il n’y a pas trop de surprise. Wiggins a répondu présent dans les étapes de montagne, et a été mis dans les meilleures positions par son équipe, notamment à l’arrivée de la Planche des Belles Filles. Il a alors enfoncé le clou dans le chrono, lors duquel il a relégué ses principaux adversaires assez loin. Il faut aussi noter les nombreuses victoires d’étape remportées par les deux mêmes coureurs, à savoir Peter Sagan, et André Greipel.

Le bilan des Français est assez honorable…
CD - Nous avons eu aussi de belles satisfactions côté français, avec Thibaut Pinot que l’on voit se révéler au plus haut niveau en montagne. C’est un élément plutôt rassurant pour le cyclisme français. Pierre Rolland qui confirme son Tour de l’année passée. Ces deux coureurs sont dans le Top 10 du classement général, donc ils vont aborder les Pyrénées très motivés. Je pense qu’ils peuvent encore briguer une ou deux places, voire chercher la sixième place.

Peut-on assister à une quatrième victoire française ?
- Oui c’est encore possible d’avoir une dernière victoire française. Des équipes comme Cofidis et AG2R vont tout faire pour aller en chercher une. Et la bataille pour le maillot à pois n’est pas terminée, Pierre Rolland et Thomas Voeckler vont essayer d’aller le chercher dans les Pyrénées. Il y a aura un peu de piment de ce côté-là.

Wiggins peut-il encore être battu ?
CD - Pour la victoire finale, Wiggins se présente dans de bonnes dispositions, mais si on retrouve des jours avec de la chaleur comme aujourd’hui, personne n’est à l’abri d’un jour sans. Et on sait très bien qu’un jour sans dans la montagne peut coûter quatre ou cinq minutes. Pour moi, le Tour n’est pas terminé. Mais l’équipe Sky reste redoutable, et seule une défaillance de Wiggins pourrait changer la donne. Même si l’on retrouve du grand Vincenzo Nibali, ou du grand Cadel Evans, on aura du mal à le faire plier. Le seul qui aurait pu le mettre en difficulté, c’était son coéquipier Froome. Mais il y a une hiérarchie qui est bien établie dans cette équipe Sky. Il est là pour être son équipier.

N’avez-vous pas le sentiment qu’il manque un peu de caractère à ce Tour, notamment en raison du parcours ?
CD - Hier on a vu par exemple une belle ascension finale, qui a été gâchée par les clous. Le souci est que l’équipe Sky impose un rythme tellement fort que c’est difficile de contrer. Le jour de l’étape à La Toussuire, on a eu du mouvement avec une attaque d’Evans dès le Galibier qui a contribué à affaiblir les équipiers de Wiggins, notamment Michael Rogers et Richie Porte. Dans le final, il s’est retrouvé esseulé avec Froome, mais on a vu que c’était difficile de les faire vaciller. Nibali a répondu également présent. Le parcours est une chose, mais ce sont les coureurs qui font la course. Quand on fait face à une équipe comme celle de Sky, on n epeut compter que sur une défaillance. On a vu un peloton assez nerveux, avec notamment le Mont Saint-Clair, l’arrivée au Cap d’Agde et les bordures. Ils sont vigilants, et très difficiles à piéger.

Est-ce que le podium peut encore changer d’ici les Champs-Elysées ?
CD - Peut-être que Jurgen Van den Broeck peut revenir sur la troisième place. Il est fort dans la montagne, et peut faire vaciller Evans qui semble un peu limite dans les cols. Mais rien n'est joué.
 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.